Après avoir vu Duke of Burgundy, on s’était jeté sur IMDb pour en savoir plus sur Peter Strickland, le réalisateur qui signait un tel OVNI. Et on s’était juré de voir ses deux autres films, Katalin Varga, et celui-ci, Berberian Sound Studio. Et voilà qu’une petite négo avec le Service Client de Canal+ nous offre OCS pendant quatre mois, ce qui nous permet entre autres de voir Game of Thrones live, et plein d’autres choses, Mozart in the Jungle, Ballers ou les premiers Jodo… Et, bingo, ce film : voilà l’occasion de continuer notre collec’ Strickland.
Le pitch est tout aussi étrange que celui des Ducs de Bourgogne. Un timide ingénieur du son anglais (Toby Jones, vu déjà un peu partout (Captain America, Hunger Games, Frost/Nixon, W…)) débarque en Italie pour mixer et bruiter ce qui se révèle être un film d’horreur. Plus le film avance, plus les scènes sont horribles. Dans la tête du spectateur en tout cas, car tout est filmé un contrechamp et on ne verra aucune image du film Vortex Equestre.
Mais surtout l’ambiance dans le studio se dégrade, l’ingénieur du son est un peu perdu face à l’évolution du film (les deux héroïnes font l’amour dans une ancienne abbaye ayant hébergé des sorcières (vous l’avez compris, nous sommes en plein Giallo)) ; les doubleuses sensées faire les voix langoureuses sont mal payés, d’autres doubleuses arrivent…
Et comme dans Duke of Burgundy, l’étrange impression que ce que nous voyons n’est pas exactement la réalité. Inutile de raconter la suite, car tout l’intérêt es films de Strickland est de s’y immerger, de découvrir petit à petit des univers étranges, passionnants et beaux. Décidément Peter Strickland a un univers tout à fait personnel, mystérieux, érotique, et terrifiant.
Un auteur, en somme.