Il est rare que les séries s’améliorent avec le temps. Qu’elles restent au même niveau (les Soprano), c’est déjà bien. C’est pourtant le cas de House of Cards, qui réussit à se débarrasser des défauts des deux premières saisons, et de son irréalisme foncier.
Cette saison 4 est tout simplement magnifique. Magnifiquement filmée (le clair-obscur Fincherien), magnifiquement interprétée (des rôles-titres au moindre figurant), House of Cards peut nous faire avaler n’importe quoi, même ce qui, en apparence, est totalement ridicule. Ludicrous, dit même Frank Underwood, sans s’adresser cette fois-ci au spectateur.
Mais c’est surtout sa proximité à l’actualité qui rend House of Cards indispensable. Cette saison se déroulant pendant l’élection 2016, on pense évidemment à Trump/Obama, avec son candidat républicain et sa famille so cool, assoiffé d’images et de réseaux sociaux. La description des terroristes, de l’intérieur comme de l’extérieur, est tout aussi intéressante et nuancée. Mais sa plus grande œuvre est de nous proposer cette analyse terrifiante : la terreur n’est pas seulement l’arme des terroristes, c’est aussi, et depuis toujours, l’arme de l’État.
Quand aujourd’hui, en France, on n’a que l’état de guerre à la bouche, comme solution et comme viatique, il est important de regarder House of Cards. Version noire d’A La Maison Blanche, House of Cards est tout aussi nécessaire.