Surprise dès le générique ! On vient de commencer le film d’Howard Hawks et on découvre que La Dame du Vendredi est la deuxième adaptation de la pièce à succès The Front Page, dont on a déjà vu la version 1974, l’hilarant Spécial Première de Billy Wilder (la version initiale, de Lewis Milestone, date de 1938). L’histoire est donc connue : Hildy est une jeune journaliste (Rosalind Russell) qui veut quitter à la fois son patron et son mari (qui n’est autre que la même personne, Walter Burns (Cary Grant)). Problème : c’est pour épouser un agent d’assurance ennuyeux qui, comme le dit Burns, ressemble à l’acteur Ralph Bellamy (normal, il est joué par Bellamy).
Problème : un homme est condamné à mort et le journal a décidé de lancer une campagne pour le sauver de pendaison, non pas pour des raisons humanitaires, mais purement politiques, pour attaquer le sénateur local. Burns espère donc reconquérir Hildy, la femme et la journaliste.
La Dame du Vendredi est unique, le prototype même de la screwball comedy. Hawks, trouvant que les dialogues étaient trop nombreux, décide de les faire se chevaucher. Cela donne évidemment un rythme effréné à His Girl Friday, et cela fera date. Tout comme son ton sarcastique, sa dénonciation de toutes les corruptions, journalistiques ou politiques, son humour noir alors que la guerre vient d’éclater, et le style toujours sexy de Hawks. On verra ainsi des mâles regarder avec insistance le derrière potelé de Mrs Russell. 70 ans après, His Girl Friday est toujours aussi pertinent, toujours aussi drôle et le talent de Howard Hawks toujours aussi éclatant.