Il faut bien l’admettre, La Terre des Pharaons, c’est Howard Hawks, et pourtant, c’est pas génial. D’ailleurs, ça n’a pas marché non plus en 1955. On voit bien que le film n’est qu’un prétexte pour aller tourner en Egypte aux frais de la Warner. L’anglais Jack Hawkins en pharaon Khéops est à peu près aussi crédible que si on castait Isabelle Huppert dans Les Hommes préfèrent les Blondes.
Et le film met du temps à décoller car il ressemble – très en avance pour le coup – à un docudrama sur la construction des pyramides, avec la belle voix fifties du doublage français (« Mââââlheur à toââââa, reine d’Egyyyypte !!! »)
Mais voilà, la deuxième partie arrive et le film commence : une nouvelle épouse, un complot. Avec une jeune débutante, belle comme un astre, et méchante comme une pie : Joan Collins.
La princesse Nellifer veut l’or du pharaon ; le pharaon veut garder cet or pour l’au-delà. C’est-à-dire enterré avec dans sa tombe. Le complot est vite éventé et la vengeance sera terrible dans la dernière scène du film.
C’est à vrai dire le seul souvenir que j’avais la Terre des Pharaons version Eddy Mitchell / Dernière Séance. Et aussi une anecdote, qui vient probablement de l’excellent Hollywood sur le Nil, le récit du tournage par Noel Howard. Les soldats égyptiens, qui faisaient office de figurants, en avait marre de tracter des fausses pierres en chantant à la gloire de Pharaon sous 40° Celsius. Mais il fallait une phrase pour simuler le chant. « Fuck Warner Bros » fit rapidement l’unanimité…