mardi 31 décembre 2019
Bilan 2010-2019
posté par Professor Ludovico dans [ Les films -
Pour en finir avec ... ]
C’est heure des bilans, des Topten, et surtout du Topten des Topten !! Quels ont été les meilleurs films de la décennie ? On a regardé les Topten 2010-2019 sans filtre, pour faire le point :
2010 – The Social Network
2011 – Une Séparation
2012 – Les Enfants de Belle Ville
2013 – Ma Meilleure Amie, Sa Sœur Et Moi
2014 – Mommy
2015 – Pulp – a Film about Life, Death & Supermarkets
2016 – Midnight Special
2017 – Certaines Femmes
2018 – El Presidente
Et scoop, le Topten 2019 : Roubaix Une Lumière
Evidemment, ce Topten des années 10 est réducteur, car il manque pléthore de très grands films, notamment du début de la décennie : Margin Call, Cogan : Killing Them Softly, John Carter, Inside Llewyn Lewis, Prisoners, Zero Dark Thirty, 12 Years a Slave, Gone Girl, Dunkerque, La La Land…
Quant aux Bottom, pas de scoop :
2010 Skyline
2011 Les Tuche
2012 Prometheus
2013 Man Of Steel
2014 Le Hobbit – La Bataille Des 5 Armées
2015 Il Est Difficile D’être Un Dieu
2016 Suicide Squad
2017 Nocturnal Animals
2018 Ready Player One
2019 Once Upon A Time In Hollywood
Les Bottom ne font que révéler l’intrusion progressive des films peplum (le hobbit, les super héros) et la disparition d’un certain cinéma du milieu qui faisait la richesse du cinéma US, de The Faculty à Rencontres à Elisabethtown…
Il va être dur de faire le Topten 2019…
lundi 30 décembre 2019
The Lighthouse
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]
The Lighthouse n’est pas le pensum cinématographique que l’on vilipende ici ou là (consensus négatif au Masque et la Plume, pour ne pas les nommer). Ce Phare n’est pas non plus d’une inutile prétention. Mais comme le dit NiKo le DoKu, en France, on n’aime pas l’esthétisme. Et évidemment, The Lighthouse est tourné en noir et blanc, format carré, et invoque par ailleurs Herman Melville, donc ça ne rigole pas.
Deux hommes sont coincés sur un phare dont ils viennent assurer la relève. Le vieux expérimenté (Willem Dafoe) bizute le jeune (Robert Pattinson). Peu à peu, les choses s’enveniment entre eux, dans la solitude de ce petit bout de terre au milieu de l’Atlantique.
Certes, le film n’est pas sans défaut ; il est trop long à certains moments, et il a sa dose (inutile) de pipi caca qui fait toujours le bonheur des Américains. Mais le film appelle discrètement les ressorts du fantastique. Situé en plein Lovecraft country, Salem, le Massachussetts, il invoque bientôt les vieilles histoires de baleinier, et ces choses qui rôdent au fond de l’océan. Mais The Lighthouse a l’intelligence de rester assez subtil sur ce sujet, un peu à la façon de Shining : est-ce la folie qui assaille nos personnages, ou plutôt autre chose ?
Franchement on n’a pas vu aussi bien depuis longtemps.
dimanche 29 décembre 2019
Deadwood, finale
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]
Incompréhensible. Chiante. Hermétique. Shakespearienne… On a regardé tout Deadwood et on n’a rien compris.
C’est toujours intéressant de voir une série après la hype. Ne serait-ce que pour confirmer que l’esprit du temps, le Zeitgeist, est passé. Ou pas. Deadwood était probablement un chef-d’œuvre quand elle est sortie, dans ce que Brett Martin, dans ses Hommes Tourmentés, sa chronique des Showrunners des années 2000, appelle le Troisième Age d’Or des séries, c’est à dire celui The Wire et des Sopranos.
Deadwood accomplit alors la promesse marketing HBO de l’époque : la seule chaîne aux États-Unis où l’on peut entendre fuck. Quelqu’un (qui a du temps à perdre) a calculé que il y avait un Fuck toutes les minutes 46 secondes dans Deadwood. Tout cela devait bien choquer le bourgeois US de 2003.
Pour autant, la série, basée sur l’histoire vraie de la petite
ville du Dakota avant qu’elle ne rejoigne les États-Unis d’Amérique, est
totalement absconse. Les personnages y sont perpétuellement en colère pour des
raisons qui resteront mystérieuses, et jurent à tout bout de champ (paraît-il dans
un souci d’authenticité). En fait, on a en permanence l’impression de ne pas être
dans une série, mais dans un théâtre, dans une pièce comique de Shakespeare,
avec ses personnages outrés (comme E.B. Farnum, le gestionnaire de l’hôtel, en
bouffon de service*.) Des dialogues shakespeariens, uniquement allégoriques, où
l’on ne dit jamais exactement ce qu’on pense, mais où tout est allusion. C’est très
beau, mais Shakespeare était clair, lui. Ici l’intrigue est incompréhensible,
l’attitude des personnages est incompréhensible.
On s’est accroché jusqu’au bout, pourtant, en espérant comprendre quelque chose, et on a fini par comprendre les grandes lignes en effet. Mais on ne s’est jamais attaché aux personnages, et on s’est plutôt ennuyé. Vu d’aujourd’hui, Deadwood n’est pas une grande série mais plutôt une belle intention, l’intention de faire l’artiste. Ca ne suffit pas, et ça ne marche pas.
* joué par le grand William Sanderson, le fabuleux J.F. Sebastian, créateur d’androïde vieillissant avant l’heure, de Blade Runner
vendredi 27 décembre 2019
Watchmen, saison 1
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]
Qui osera dire que HBO n’est pas la plus grande chaîne de tous les temps ? À l’heure où le changement de management fait craindre le pire – grosso modo faire plus avec moins, le plan marketing raffiné de la nouvelle direction d’AT&T–, HBO sort Watchmen pour prouver le contraire. De l’entertainment pur, de la qualité à tous les étages (acteurs, réalisation, dialogues, décors…), et ce, en seulement 9 épisodes.
Alors, oui, on pourra reprocher le manque de feeling ;
on n’accroche pas réellement à ces personnages de cartoon en deux dimensions ;
on les regarde de haut, comme des Playmobils. Playmobils que le petit Lindehof a
eu avec son train électrique, et qu’il lance à fond la caisse autour du sapin
de Noël.
Mais on jubile tellement à chaque scène ! Du pur Damon Lindehof, auquel il manque peut-être le sentimentalisme de JJ Abrams, mais on n’est pas loin d’imaginer Lost revenu d’entre les morts !
A chaque fois, on en redemande, plein de gourmandise.
Mais la série ne se contente pas du fun. Elle se permet, tout en restant fidèle aux deux magnifiques œuvres qui l’ont précédé (la BD d’Alan Moore et son adaptation réussie par Zack Snyder), de s’en démarquer. En transposant la suite de 1985 en 2019, elle sous-tend un contexte politique fort, autour de la ségrégation, jusqu’au suprémacisme blanc façon Donald Trump.
Le Professorino, toujours sobre, se demande si on n’est pas
tombé sur la meilleure saison de l’année.
A quand la saison 2 ?