Petite anecdote qui démontre, une fois de plus, l’effet dévastateur d’internet sur la crédibilité des « élites ». Et ce, dans notre petite sphère cinéphilique…
L’anecdote : François Forestier publie un petit article sur Alien dans TéléObs, le supplément télé du Nouvel Observateur. François Forestier n’est pas n’importe qui :
François Forestier, né Jacques Zandrowicz le 25 décembre 1947 à Paris, est un journaliste au Nouvel Observateur. Il a collaboré à de nombreuses publications, dont L’Express, VSD, ELLE, Première, Studio magazine et Vogue.
Le Professore n’est pas omniscient, il vient de trouver ces trois lignes dans Wikipédia…
Ce qu’aurait dû faire, a minima, François Forrestier. Car son tout petit article est bourré d’erreurs : « Ridley Scott, réalisateur venu de la pub, invente une histoire de mission commerciale interstellaire parasitée par un visiteur inattendu ». Non Ridley Scott n’est pas le scénariste d’Alien, c’est Dan O’Bannon. « Ridley Scott a une superbe idée : il confie la conception du monstre à Mœbius » Non, le monsieur s’appelle Giger. «[Mœbius] imagine une bête dingue : elle […] se reproduit par parthénogenèse ». Pas du tout, elle insémine des humains. « En plus, elle est fabriquée en « slime » (pâte gluante) et plaît donc aux enfants » Serait-ce un poisson d’avril, dès le 4 janvier ?
On pourra retoquer que tout ça n’est bien grave, qu’il s’agit d’une simple chronique télé, un entrefilet vite oublié… Au contraire, c’est une petite étape de plus vers la décrédibilisation des élites.
Comme F. Forrestier, le Professore aime à sa fier à sa mémoire immense de cinéphile pour rédiger ses chroniques, Mais son cerveau gauche le ramène souvent sur terre : es-tu sûr que Full Metal Jacket est sorti avant Le Maître de Guerre* ? Avatar est-il toujours le film qui a rapporté plus ? Harrison Ford a-t-il tourné avec George Lucas avant Star Wars ? Je vous laisse chercher ces réponses sur IMdB, Wikipedia, et tout ce que ces formidables outils peuvent vous apporter comme réponse…
Avant Internet, des hiérarchies étaient fermement installées sur leur pyramides de savoir. Si vous étiez prof, journaliste, médecin, garagiste ou cinéphile, vous saviez et le type en face en savait, au mieux, beaucoup moins que vous… Aujourd’hui, le moindre type qui se pointe à la Fnac en connait plus que le vendeur, car il a le savoir du monde entier à portée de smartphone. L’élève peut contester les informations de son professeur. Le malade, proposer une alternative à l’ordonnance de son médecin, etc.
Cela pose évidemment des problèmes, mais ouvre aussi d’immenses opportunités. Quand Gutenberg a permis à tout un chacun de lire la Bible, il a déclenché une immense révolution sociale : la lecture a donné accès à la culture, à la science, et plus rien n’a été comme avant…
* Copyright Karl Ferenc