C’est le sujet casse-gueule par excellence. Une comédie sur le Troisième Reich. Très peu ont essayé, beaucoup ont échoué, très lourdement comme l’ignoble La Vie Est Belle de Roberto Benigni.
Jojo Rabbit tente l’impossible : une comédie sur un petit garçon des Jeunesses Hitlériennes, et dont l’ami imaginaire n’est autre qu’Adolf Hitler ! Un Adolf Hitler drôle, qui fait des blagues et danse sur les chansons des Beatles.
Si on rit de bon cœur sur ces plaisanteries, c’est d’abord par le style impeccable de la mise en scène (sous influence Wes Anderson) , et une bande de comédiens parfaits (Roman Griffin Davis, Scarlett Johansson, Thomasin McKenzie, Taika Waititi, Sam Rockwell…)
Et on se demande évidemment comment cela va finir, comment conclure, comment résoudre l’équation impossible d’une rédemption du petit nazi qui ne serait ni ridicule, ni à l’opposé de la trajectoire du film depuis le début.
Comme le propose le carton final, pré-générique de fin, il faut « laisser tout vous arriver, beauté et terreur… Continuez à le faire, car aucun sentiment n’est jamais définitif *». Magnifique morale de l’histoire, et merveille de bout en bout.
Oui, on peut être un héros, juste pour une journée.
* Rainer Maria Rilke