lundi 13 septembre 2021


Serre-moi fort
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

À la fin, c’est toujours pareil avec Mathieu Amalric : il gagne. L’éternel Paul Dédalus d’Arnaud Desplechin, dont on est  tombé amoureux en 1996 (avec Comment Je Me Suis Disputé… (Ma Vie Sexuelle)), nous a rendu addict à sa voix narquoise, à son sourire de Quasimodo, et sa capacité inimitable à débiter des vacheries sur un ton égal.*

Devenu sur le tard cinéaste, les deux films que nous avons vus (Tournée et La Chambre Bleue) nous avaient déjà enthousiasmé.

Mais ici, le charme n’opère pas. Le sujet est intéressant (une femme disparaît, sa famille cherche à survivre), les acteurs, excellents (Vicky Krieps, Arieh Worthalter) et la forme est inventive.

Mais on reste derrière, en admiration devant la virtuosité de la mise en scène qui passe de personnage en personnage, et cette façon fantastique, presque quantique – où est-on, quand est-on – de raconter cette histoire.

Mais on n’arrive pas à être ému, malgré la tragédie évidente. Et à la dernière seconde, en quelques scènes de conclusion, Amalric nous cueille d’un bon coup de poing (cinématographique) dans la gueule. Et nous laisse là, évanouis, devant le générique.

 Trop fort.

*On va même le voir dans un James Bond, c’est dire.