« Combien de niveaux de Méta peux-tu prendre ? » C’est depuis Scream, premier du nom, le viatique de la franchise. Nous en sommes à cinq épisodes, et Scream a beau crier, il ne s’essouffle pas…
Après avoir traité du film d’horreur, des copycats de film d’horreur, des films sur les copycats de films d’horreur, des réseaux sociaux qui se moquent des films sur les copycats de films d’horreur, on se demandait jusqu’où pouvait aller Scream. La réponse : encore plus loin. Même si Wes Craven s’en est allé, même s’il est réalisé dans une grande économie de moyens (petits acteurs, petits décors), le film n’en reste pas moins brillant dans sa construction, toujours bâtie comme une mécanique de précision.
Malgré ce côté totalement mécanique, Scream a l’intelligence de ses quatre prédécesseurs. Il se moque – sui generis – de son propre propos. Cette autodérision, ajouté au charme Colomboesque d’une mécanique par avance connue, emporte l’affaire. Qui est le tueur ? Y en a-t-il plusieurs ? Qui sera la Final Girl ? Chaque personnage, chaque acteur s’ingénie à prendre l’air le plus coupable possible…
Scream 5 s’appelle officiellement Scream, signifiant que son thème est le Requel, c’est à dire cette tendance à rebooter une franchise en repartant du film original. La première scène – un appel téléphonique du tueur à Tara Carpenter (Jenna Ortega) – reprend d’ailleurs celle du film initial (avec Drew Barrymore).
Mise en abyme sur mise en abyme, Scream 5 s’attaque à la Fan Nation, qui voudraient que les films soient exactement comme ils le désirent, plutôt que se confronter à la vision de l’artiste (une problématique adressée en son temps dans l’ultime et fabuleux épisode de Game of Thrones.)
Brillant, drôle, et entraînant : voilà du cinéma pop-corn comme on voudrait en manger tous les jours…