On le sait, l’enfer est pavé de bonnes intentions. On ne fera aucun procès à Damien Chazelle. C’est un fou de cinéma, de musique, et son dernier film déborde de cet amour…
Mais pourtant, il manque un producteur à Babylon, quelqu’un capable de dire à Chazelle que cette scène est trop longue, que celle-ci est en trop, que ce jeu hystérique chez tous les comédiens, le pipi, le caca, les prouts, ça ne va pas être supportable trois heures !
Babylon fait partie de ces films américains sous coke, où tout est hystérie : acteurs, musique, décors, mouvements de caméra… Mais ce n’est pas ça, le cinéma. Ce n’est pas un rock’n’roll de 2’30. C’est un récit, en deux heures.
Cette histoire a existé, tout est vrai. C’était Hollywood Babylon, l’Hollywood de l’Age d’Or des années 20, raconté par Kenneth Anger. Les tournages qui finissent en orgies, les filles qu’on viole puis qui disparaissent, la folie mégalomane des tournages. Tout est vrai dans Babylon, mais rien n’est crédible ; les personnages sont en carton. Même Margot Robbie, même Brad Pitt…
Pas une seule seconde, Damien Chazelle n’atteint le niveau de réussite de La La Land, qui raconte pourtant la même histoire : un couple qui veut réussir dans l’Usine à Rêves.
Il aurait fallu producteur à Babylon. Quelqu’un qui dise stop.