Le Théorème de Rabillon nous fait faire bien des bêtises. Après USS Greyhound, on a envie de voir des F4U-Corsair. Oui, l’avion rigolo de Papy Boyington, avec des jolies ailes en W et un beau ronronnement au niveau du moteur. C’est pour le Corsair que le Ludovico se cogne 2h19 de Devotion, un film de 90 millions de dollars entièrement à la dévotion de l’armée américaine, son courage imputrescible contre le communisme, et au passage, quelques idées philosophiques fortes, comme quoi l’amitié et la famille, c’est vachement important.
En fait, Devotion confirme qu’Hollywood est retourné, Back to the Future, aux années 50. Les DC-Marvel à la place des péplums (mêmes slips), les westerns remplacés par la Fantasy (les orcs font de très bons indiens, on peine à voir la différence), et Devotion en bonne itération de l’excellent (!) Diables de Guadalcanal, avec John Wayne. On reviendra d’ailleurs sur le sujet John Wayne très prochainement…
Devotion est évidemment basé sur une histoire vraie, celle du premier aviateur naval afro-américain (Jesse L. Brown, joué à la 12,7 par Jonathan Majors) dont on raconte le combat pour exister au milieu des centaines de pilotes blancs, son amitié inaltérable avec son ailier Tom Hudner (Glen Powell), les bagarres-avec-les-fantassins-en-perm, la-Guerre-de-Corée-où-il-fait-super-froid-dis-donc, etc., etc. Le tout à grands coups de clichés, légers comme de la DCA coréenne.
Rien de manque à ce war movie, y compris le petit message final : les deux familles sont restées très amies depuis la guerre…
Seul point positif, les combats aériens, formidablement filmés : on a rarement vu aussi bien.
Et pis y’a plein de Corsairs. Et c’est beau, un Corsair !