C’est l’été, on se lâche, finies les contraintes (VO obligatoire, CinéCité pas moins, et, oui, je voudrais bien cette place au centre, là, non pas celle-là, l’autre !!!) C’est les vacances et on va voir n’importe quoi n’importe comment.
A l’Ile d’Aix, miracle ! Il y a un cinéma installé dans la caserne des pompiers. C’est la fille (13 ans) du patron qui est à la caisse (billetterie façon Dernière Séance) et à la fin, la gamine demande deux hommes forts pour changer les bobines. le cinéma à l’ancienne, quoi…
On va donc voir n’importe quoi : Switch, par exemple. La tentative schoendoerferio-grangerienne de faire un polar hitchcockien, ça ne sa rate pas, pour six euros.
Et si on rit bêtement pendant la première demi-heure, devant les efforts poussifs de Mademoiselle Vanasse, et la diction approximative du King de Manchester (« Bclez meu toulperimet’ ! » « Feuillez meu toutlazon’ ! »), on finit par s’accrocher, par la magie de ce principe tout Hitchcockien qui veut que si l’on s’intéresse un tant soit peu au personnage – et c’est le cas de miss Vanasse, dont le jeu devient moins caricatural dès qu’elle s’énerve un peu – et que l’on oublie le ridicule de la situation : pourquoi ne fait-elle pas confiance à la Police ? Parce que disait le Grand Hitch, « un Personnage, c’est quelqu’un qui agit au contraire de ses intérêts« .
Bref une heure trente plus tard (et une très jolie poursuite dans Rueil-Malmaison, si, si !), les gentils gagnent et les méchants se font péter la gueule dans un décor grandiloquent et achtement symbolique, alors que ça aurait été plus simple dans la salle de bains, non ?
Une bonne Grosse Connerie Américaine… Euh francaise !