…il y a avait pourquoi de quoi s’inquiéter ! Rappelons, avec un peu de cruauté, les quatre derniers opus du maître : Aviator, Gangs of New York, A Tombeau Ouvert, et… Kundun ! Si la maestria de Scorcese n’a jamais fait défaut, son flair pour trouver le bon scénario semblait pour le moins troublé. C’est pourquoi je rechignais devant l’insistance de mes amis cinéphiles, m’incitant à aller voir Les Infiltrés avec des arguments aussi peu sûrs que « vas-y, c’est super », ou « c’est Scorcese, quand même ! Et y’a Nicholson ». J’étais prêt à instruire un procès en Woody Allenerie, tout le monde me semblant tomber dans le panneau habituel de la hype. J’y tombais moi-même, finalement, pour ne pas le regretter.
C’est non seulement un des meilleurs Scorcese, mais c’est aussi une pure merveille, façon Les Affranchis. 2h30 et pas un gramme de graisse, que du muscle. Même quand Nicholson cabotine, ca le fait. Di Caprio est très bon (il l’a toujours été, même dans Gangs of New York, même dans Aviator !) Matt Damon est bon, Mark Wahlberg est bon, Alec Baldwin est bon et Vera Farmiga est bonne !
Mais surtout, la mise en scène est impeccable : pas d’effets de manche, mais un montage comme toujours efficace et qui suit cette fois-ci un scénario en béton. Des personnages construits, à qui on laisse le temps de s’exprimer, et de faire voir leurs côtés sombres.
Le Professore, début 2007, se met à douter : et si l’avenir du cinéma US était à Hong Kong ?