vendredi 26 août 2011


Captain America First Avenger
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Nous voilà partis, avec Mr Malakansar, pour voir Melancholia, le Deep Impact danois de Lars von Trier. Complet ! Vraiment pas de chance ! Nous voilà obligés d’aller voir Cowboys et Envahisseurs (my choice) ou Captain America First Avenger (his choice).

Le croirez-vous ? Pour une fois, j’ai abandonné tout dogmatisme (et cette loi interne qui m’interdit d’aller voir des mecs crypto-gays en collants bleu-blanc-rouge), pour suivre enfin la Voie de la Raison : aller voir un film réputé bon (selon les critères de Ludo Fulci) plutôt qu’un film descendu par la critique, mais qui me faisait envie. Et me voilà chaussant ma paire de lunettes 3D, qui pèsent une tonne sur mon nez pointu et qui gâche toute la chatoyante colorimétrie de Captain America First Avenger.

Eh bien, j’ai bien fait : Captain America est une excellente surprise, un très bon divertissement, drôle, subtil et amusant.

D’abord, parce que devant la ringardise de son héros (Captain America, c’est quand même très tarte), les scénaristes font preuve d’une exceptionnelle finesse. Exposition en détail du background (le gringalet héroïque qui veut faire la guerre comme tout le monde), et qui résonne étonnamment avec le fabuleux documentaire The War de Ken Burns : oui, beaucoup de jeunes américains la voulaient, cette guerre, ne serait-ce que pour échapper à l’ennui.

Deuxième finesse, quand l’action commence, on croit que c’est parti, et pourtant non. Voilà notre Captain America, tout en muscle, qui ne sert plus à rien. Sauf, peut-être, à vendre des Bons du Trésor. Joe Johnston nous entraîne alors dans dix minutes étonnantes (Chorus Girls, tournée pan américaine façon Mémoire de Nos Pères), ce qui permet au passage (ce deuxième effet Kis-Cool n’est pas innocent) de torpiller la gangue « héros de propagande » qui entoure ce pauvre Captain dans notre imaginaire Marvel.

Ensuite, évidemment (au bout d’une heure !), First Avenger devient un peu plus business as usual, et notre héros peut enfin kick some ass.

Mais là aussi, on est dans le tout bon : Nazis, Ordre de Thulé, Yggdrasill, Base Secrète, un folklore qui fleure bon le Weird War 2, et les Twisted Forties…

Et dès que le film risque de se prendre un peu au sérieux, un humour omniprésent vient décaper tout ça, grâce au génial Tommy Lee Jones…

A ne pas rater, même si on n’aime pas les mecs en collant…


2 commentaires à “Captain America First Avenger”

  1. ElBaba écrit :

    Ok, je partage le bilan : bon film, bonne première heure, fin qui ronronne un peu.
    Au passage si 3D veut dire voir un film avec une image de la taille d’un timbre poste, on se demande (un peu) où est le progrès.
    Encore que les effets de bouclier qui s’envolent, c’est sympa en relief.
    En fait, en sortant de la salle, comme je devais m’y attendre, je suis allé dans ma bibliothèque pour consulter mes rééditions de Marvel : les premiers # de Cap. des années 40 et son retour dans les années 60.
    OK, les puristes trouveront quelques entorses à la « réalité » historico-marvelienne mais qu’importe…
    Et là, en feuilletant ces précieux livres : une question.
    Pourquoi aller voir ce genre de film et surtout, pourquoi s’intéresser à des films dont on connait tout dès le départ ?
    C’est bien entendu le cas de toutes les adaptation et on ne va pas se limiter au genre « super-héros ».
    Le premier réflexe est de voir si le film respecte bien l’œuvre : histoire d’être sur que l’on a bien vu ce que l’on s’attendait à voir.
    Le moindre changement par rapport à l’original est bientôt vu comme un sacrilège.
    Et je repense à Will Eisner qui nous décortique dans l’Art Séquentiel comment le cinéma est un média passif alors que la lecture (en général)
    et la BD (en particulier) demande une démarche active. Aucun jugement.
    N’as t’on pas atteint le dernier stade de la passivité : regarder une histoire dont on veut qu’elle colle absolument à un original qu’on connait déjà ?
    N’est on pas dans la régression totale : enfant près de s’endormir à qui son père (mère) bienveillant raconte pour la 100ème fois la même histoire ?
    Et toujours de la même façon, s’il vous plait !
    On est quand même loin d’Hitchcock !! (zut alors, lui aussi a fait des adaptations…).
    Enfin, c’est pas tout ça mais je vais me refaire un p’tit James Bond : histoire de voir si il meurt à la fin…surprise !

  2. ostarc écrit :

    Décidément, je dois être totalement hermétique aux GCA, je n’ai même pas vu la moindre seconde d’humour qui pourtant est omniprésent d’après vous. Dès le début on sait que le malingre va devenir beau et fort grâce à la science, et quand arrivent après 45 minutes d’ennui les scènes où il est ridiculisé, on se dit « ah oui il y a de l’humour » et enfin le film va basculer et devenir intéressant. Hélas, pendant plus d’une heure restante le metteur en scène enfile les clichés du genre sans interruption (on ne sera pas étonnés de savoir qu’il est le fauteur de Jurassic Park 3). On a vu ce film cent fois. Les américains (et les européens) sont-ils si bêtes qu’ils n’ont pas compris dès le premier que les USA ne pourraient être sauvés que par un héros hypertrophié et impuissant.
    Je suis décidément hermétique à tout cela.

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