Pour en finir avec Ken LOACH, il suffit de pitcher Raining Stones…
Bob est chômeur et nécessité faisant loi, vit d’expédients.
Mais il en vit mal: il n’arrive pas à voler des moutons, se fait arnaquer par l’évêché qui lui fait déboucher les égouts gratos, puis se fait virer d’une boite de nuit parce que lui, Bob, il leur dit merde aux dealers… Et il se fait même piquer sa camionnette, ah vraiment, il a pas de bol le Bob.
Et pourtant, il est catho le Bob ! Même qu’il va acheter la plus jolie aube pour la communion de sa fille. Ah mais ! Pauvreté n’est pas vice. Et sa fille sera la plus belle pour aller communier.. Même s’il doit s’endetter pour cela, il est comme cela Bob… Sauf que, pas de bol, sa dette de communion, il ne peut pas la rembourser et que, pas de bol décidemment, son usurier cède la dette à un méchant truand qui ne rigole pas avec les délais et que patatras, les méchants viennent tout casser chez lui pour qu’il rembourse.
Alors forcément, Bob se dit « c’est pas juste » et il va lui dire au grand méchant ce qu’il en pense de ses méthodes de voyou et que c’est pas bien que tous les pauvres du monde ne se donnent pas la main et que certains en profitent pour exploiter les plus pauvres… Mais le grand méchant, il a pas lu Marx, alors il s’énerve de pas avoir son pognon et Bob aussi parce qu’il l’a pas le pognon et pas de bol, Bob le tue ce fils de pute d’usurier…
Alors Bob, qui est vraiment un bon chrétien, il va voir le prêtre pour tout lui confesser avant de se rendre à la police. Mais le prêtre c’est vraiment un mec bien aussi, pas un pourri d’evêque pédophile et il lui dit à Bob: » c’est pas juste, ce mec était vraiment une ordure, toi t’es un mec bien puisque t’es un pauvre chômeur honnête, y’a pas de raison, c’est pas normal, c’est pas juste alors tu rentres chez toi et tu fermes ta gueule ».
Alors Bob, il rentre chez lui mais la police, elle vient chez lui … les gentils seront décidemment toujours perdants ? Non, c’était une blague du scénariste, les policiers, y’venaient juste pour lui rendre sa camionnette qu’on lui avait piquée au début du film… Ah, un film qui finit bien de temps en temps, ça fait du bien !
Moralité 1: C’est vrai quoi, si les pauvres avaient le droit de buter un salaud de patron ou d’usurier de temps en temps et si les prêtres étaient un peu moins cons et acceptaient de les absoudre, (d’autant que souvent, c’est de leur faute aux riches et aux salauds si les pauvres sont dans la merde car sans la communion de la petite, Bob n’aurait tué personne), et bien le monde tournerait plus rond…
Moralité 2: les hommes n’ont pas toujours besoin de religion pour s’étriper et Land of freedom prouve qu’on y arrive très bien même entre copains. En revanche, on a toujours besoin d’une religion, quelle qu’elle soit, pour justifier son orgueil et ses crimes… Mais si in fine, il ne reste plus comme solution que d’accuser la religion d’être à l’origine du mal..
Moralité 3: je ne sais pas pourquoi mais quelque chose me dit que finalement, la culpabilité judéo-chrétienne, depuis le gardiennage de son frère jusqu’au soleil qui brille pour les bons et les méchants, ça n’a peut-être pas que des mauvais cotés…. mais bon ce que j’en dis..
Ken LOACH lui a eu un prix à Cannes et un hommâge ému de Télérama qui a salué sa délicatesse dans l’exposition de la scène de racket au domicile de Bob.. c’est vrai quoi n’importe quel cinéaste aurait cherché à exploiter la peur pour l’enfant… aurait montré les voyous frappant la mère devant la fille, ou l’inverse… Pas Ken, non il ne mange pas de ce pain là… mais son pain n’est pas pour autant nécessairement plus frais.. ni plus comestible…
11 juillet 2005 à 15 h 43
ah ! le retour du FrameKeeper ! en pleine forme, de surcroit !
mais qu’a-t-il fait d’autre le bougre ? Navigators, c’était pas mal, non ? et secrets et mensonges ?
peut etre que je confonds…