Il faut le reconnaître, c’est toujours un bonheur de voir les américains se planter comme nous ! Vieux réflexe de cour d’école j’imagine, quand le prof de sport se vautre lamentablement aux barres asymétriques…
C’est le cas ici de Michael Collins, biopic raplapla réalisé en 1996 par Neil Jordan (qu’on connu plus caustique), sur le célèbre révolutionnaire irlandais. Ce film pourrait aisément passer pour un téléfilm français, avec Victor Lanoux dans le rôle titre, et réalisé par la subtile et raffinée José Dayan.
Tous les poncifs sont là : enchaînement de moment-clés, mais sans progression dramaturgique, reconstitution soignée, mais au détriment d’un véritable scénario, casting de luxe (Liam Neeson, Alan Rickman, Julia Roberts), mais casting anachronique, essayant, dans un effort pitoyable, de prendre l’accent irlandais…
Le tout parfumée à une sauce moralement assez indigeste: les odieux militaires britanniques contre les gentils assassins de l’IRA… On aurait espéré un minimum de pédagogie ! Mais Michael Collins, c’est le reflet, une fois de plus, des comptes qui se règlent à distance entre l’Angleterre et son ancienne colonie.