Hasard de la programmation, j’ai voulu montrer à mon fils 20 000 Lieues sous les Mers (que je n’avais pas vu moi-même), hier soir sur Arte. A la fin, j’ai zappé sur la fin du Seigneur des Anneaux (TF1). Je renâclais jusque là à lui montrer, car c’est assez violent (il n’a que 6 ans). Mais bon, c’est les vacances, et il a eu l’air d’apprécier les deux.
Ce qui m’a frappé, à cinquante ans de distance, c’est le destin probable de ces deux films. Deux superproductions (5M$ pour l’une, 94M$ pour l’autre), bourrés d’effets spéciaux oscarisés, des films à la fois fantastiques et grand public.
Dans tous les cas, le temps fera son œuvre sur les nazguls comme sur le calamar géant. La mise en scène anabolisée de Peter Jackson, les interminables scènes de combat, qui bluffent aujourd’hui le pékin moyen, seront sujet de moqueries en 2057, date de la réédition en X-Ray Collector, avec Odeurs 3D en Bonus. Car ce qui reste au final, ce sont les personnages, l’histoire, les sentiments, éléments intemporels par essence.
Gageons que ce qui surnage aujourd’hui dans 20 000 Lieues sous les Mers – le pessimisme nietzschéen du Capitaine Nemo – trouvera son équivalent dans le désespoir tranquille de Frodon et ses amis, dans leur auberge hobbite, à la fin du Retour du Roi.