Aïe aïe aïe ! Quel gâchis ! Que de talents (déco, acteurs, mise en scène) gâchés ! Et tant d’argent investi* ! Heureusement, ça va rapporter….
C’est vrai que les deux premiers opus étaient brillants, et que The Dark Knight Rises se devait de conclure en beauté la trilogie. Qui d’ailleurs, de ce point de vue, est l’une des plus réussies.
Pourtant, The Dark Knight Rises ne casse pas deux pattes à un canard.
Pourquoi ? Certes, l’histoire ne tient pas plus debout que dans les deux autres épisodes, mais là, trop, c’est trop ! Pire, on s’ennuie ferme. D’abord parce qu’il y a peu d’action (il y en avait trop dans le deuxième épisode), ensuite parce que l’histoire est abracadabrantesque, et qu’elle est écrite par (et pour) des enfants de huit ans. Même scénarisée avec talent, même repeinte avec cette pseudo couche « adulte » dont le marketing nous bassine les oreilles, ça ne passe pas.
Cette fois-ci, les méchants c’est « Occupy Wall Street » et ils font la révolution au centre de Manhattan, (Gotham a été inexplicablement téléportée de Chicago à NY City).
Pourquoi Wall Street ? Pour introduire un virus (les méchants n’ont pas Internet.) Pourquoi un virus ? Pour ruiner Bruce Wayne. Pour quoi faire ? Pour qu’un Petit Méchant, qui croit que le Grand Méchant travaille pour lui, mais découvre finalement que c’est l’inverse, puisse prendre le contrôle de Wayne Industries… Pourquoi ? Euh là, ça devient plus très clair parce qu’ils ont déjà tout cassé.
Pourquoi le Professore vous raconte tout ça, malgré la politique résolument « no spoiler » de CineFast ?
Parce qu’on s’en fout royalement, des rebondissements dans les rebondissements des rebondissements… Et même si c’est la marque de fabrique de M. Nolan, on finit par se demander s’il n’est pas payé au rebondissement dans le rebondissement…
Quant au propos du film, il est confus également : on ne sait pas très bien où est Nolan là-dedans ; et on se dit qu’ils ont raison les damnés de la terre. Car Nolan filme avec jubilation la dépossession des richards de Manhattan, expiant leur richesse révolue. Avec, en chœur grec, Miss Hathaway en costume moulant de Catwoman**.
On finit se demande si Nolan ne penche pas vers cette révolution possible, tout en montrant les errements. Même confusion côté Forces de l’Ordre, où Nolan, puisque la Police ne fait pas son travail, semble pencher pour le retour de Vigilantes. C’est à peu près le contraire qu’il défendait dans les deux précédents opus…
Venant d’un film qui va rapporter un milliard de dollar, et qui est loin de l’ambiguïté de Fight Club, on reste pantois. L’Amérique semble dans le film se poser soudain des questions existentielles (pourquoi autant d’argent ? pourquoi autant de violence dans nos villes ? pourquoi sucer le sang des pays pauvres ? pourquoi vivre dans une opulence insolente sans se préoccuper de l’avenir de la planète ?)***, tout en proposant des solutions moralement douteuses pour en sortir….
Bref, cela laisse l’image peu rassurante d’une Amérique post-11 septembre, qui cherche à se faire peur : ce Cinéma de Petit Garçon que nous postulions dans Batman Begins, et qui prend ici une amère saveur.
* 250M$ quand même le budget de Titanic, un record à l’époque
** très moulant, le costume ! Photoshop ? Quant à la citation « There’s a storm coming, Mr. Wayne. You and your friends better batten down the hatches, because when it hits, you’re all gonna wonder how you ever thought you could live so large and leave so little for the rest of us »
*** Notons que ces questions sont systématiquement posées par les méchants de la trilogie
30 juillet 2012 à 21 h 04
[…] Begins The Dark Knight The Dark Knight Rises Comments […]
8 août 2012 à 10 h 08
Bon, vu et sentiment mitigé : un peu comme le précédent, c’est long, boursouflé, parfois impressionnant, parfois bancal …
Bane est excellent (le perso ET l’acteur) mais sa fin est un peu … torchée
Catwoman (… ET …) est la meilleure des Catwomen au ciné : intelligente, sexy, bandante …
Le scénario est un peu compliqué et puis tu te dis pourquoi ils font si compliqué pour prendre le contrôle de Gotham … le rôle de Daggett fait un peu pièce rapportée
J’ai vu 2 morceaux d’américanisme dégoulinant : le début du match de foot façon Choristes … et « il n’y a qu’une police à Gotham » avant l’assaut
Le perso du futur Robin est sous employé … et c’est bien dommage
Bien que ce soit long, y’a des raccourcis étonnants comme le retour de Bruce à Gotham après son séjour dans le puit …
Dommage que l’Épouvantail revienne … pour faire de la figuration …
Bon sinon ça se laisse bien voir, la scène d’intro est impressionnante …
Pas assez de combat entre Bane et Batman
La bat(wing) ressemble à rien 🙂
Marion Cotillard ne sait pas mourir : elle est ridicule
Le commissaire Gordon est un peu trop sportif pour un homme de son âge mais ça c’était déjà le cas dans les précédents opus …
Voilà … en vrac
12 août 2012 à 23 h 44
Pas mieux !