Ce qu’il y a de bien avec Ken Burns, c’est que rien ne change. Depuis toujours, le même dispositif : séquences d’archives noir et blanc, photos d’époque soigneusement zoomée puis dezoomées (un effet qui s’appelle désormais « Ken Burns » sur iMovie), interviews de spécialistes en portrait gros plan couleur, et plan de coupe – léché – en couleur. C’est tout. Les mêmes quatre plans depuis trente ans, de The Civil War à Prohibition : Une Expérience Américaine. Et le même ennui qui guette à chaque fois : The Civil War, 25h de documentaire ? La Prohibition, 5h ? On commence à regarder et on s’ennuie.
Et puis tout doucement, la petite musique de Monsieur Ken Burns nous trotte dans les oreilles. On rentre à la maison et on veut tout de suite se coller à l’épisode 4 de Prohibition : Une Expérience Américaine. Pourquoi ? Parce que Burns fait confiance à notre intelligence : pas besoin de gros effets de manche pour se faire entendre. Et l’histoire, ça prend du temps.
On ressort donc de ce dernier documentaire avec l’impression d’en avoir beaucoup plus appris que sur la Prohibition. Sur l’émergence des lobbys, qui vont devenir une composante essentielle de la vie américaine. Sur la libération de la femme, qui n’aurait pas eu le même visage si deux femmes n’en avaient pas incarné l’instauration de la Prohibition, puis son abolition. On se mettrait bien à écouter du Jazz, aussi, parce que ce que fait Wynton Marsalis sur la BO (pourtant extrêmement discrète) est assez sexy.
On ne saurait donc trop vous recommander de poser quelques RTT, on ne sait jamais.
2 mai 2015 à 19 h 15
[…] autant l’époque est passionnante (voir la série documentaire de La Prohibition de Ken Burns) ; l’Amérique en train de se construire tandis qu’un trafic (d’alcool, mais ce pourrait […]