lundi 20 janvier 2014


And then, booooom!
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

Sacrés français.

Comme chacun sait, regarder un film dans un avion s’apparente à une épreuve pour le cinéphile*. Remontés, coupés, hachés, au grand mixeur de la censure. Pas plus de 2h. Pas de film catastrophe. Pas de violence. Pas un bout de nichon ou de fesse.

C’était oublier la France, les français… et Air France.

Cette histoire est arrivée à Joan (the most francophile girl on the Puget Sound), de retour d’Inde pour un passage éclair à Paris sur notre compagnie nationale. Francophile as ever, Joan en profite pour regarder un film français. Blue is the Warmest Color, autrement dit La Vie d’Adèle. À sa droite, son mari, Barry, la septantaine passée, à sa gauche, un hindou célibataire. Au début, Joan est plutôt sensible à l’analyse marxisto-kechichienne…

And then, booooom!

Elle sent soudain les deux regards mâles qui convergent sur l’écran central. Nous venons d’entrer dans la partie porno lesbien de La Vie d’Adèle.

Choquée, Joan décide d’arrêter le film et tente de dormir malgré la vision dantesque de Lea Seydoux et Adèle en plein scissors. Elle enfile son cache-yeux logotypé Air France. Mais quelques minutes plus tard, elle se réveille : le film qu’elle avait mis sur pause est reparti. Tout seul. Mystère de l’informatique… A sa droite et à sa gauche, on nie. On dénègue. Elle se rendort. Le film repart à nouveau. Magie de l’écran tactile.

Bref… soyons sérieux une minute. Sans être particulièrement père-la-pudeur, (ce n’est pas particulièrement le genre de la maison, qui préfère le porno façon Don Jon aux amourettes façon Jane Austen), c’est quand même fort de café de programmer La Vie d’Adèle dans un avion, non ?

*A tel point que le Seigneur d’Avalon refuse de tenir compte des films visionnés en avion pour l’attribution des points au Topten**

** A venir prochainement dans ces colonnes


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