Les grands films ne meurent jamais.
Les grands acteurs non plus.
On devait regarder les Seahawks battre les 49ers et aller au Superbowl, mais cette saloperie de football américain dure quatre heures et boom ! On tombe sur Police Python 357, le chef d’œuvre d’Alain Corneau. Et on tombe assez tard dans le film pour rester, parce qu’on sait qu’on va enchaîner les 3 Grandes Scènes : Montand qui se défigure à l’acide, Signoret qui le supplie de l’aider à se suicider, et la fusillade finale.
Mais aujourd’hui, c’est surtout la performance de Signoret que l’on retient : un monstre paralysé dans son fauteuil roulant, qui protège les crimes de son mari pour maintenir les apparences de la bourgeoisie de province, mais qui, une fois mise au fait devant le désastre, ne rêve que d’en finir. Sa scène finale avec Montand est un chef d’œuvre du genre. La voix chevrotante, au bord des larmes, Signoret le supplie d’appuyer pour elle sur la détente : « Sinon, je dirais tout. Je mentirais. Je savais très bien mentir quand j’étais vivante. »
Un ange – ou un démon – passe. On ne peut s’empêcher de penser au vrai couple, Signoret-Montand, les deux monstres sacrés du cinéma français. Lui, encore séducteur, et Casque d’Or, devenue une grosse dame moche. Et la trahison qui traine entre eux, depuis l’histoire de Montand avec Marilyn Monroe sur le tournage du Milliardaire.
Signoret puise-t-elle dans ces ressources pour jouer ça ? Sûrement.
Le regard dépité de Montand en contre champ en est le plus bel aveu.
8 février 2014 à 15 h 00
Une des plus belles chroniques du blog …
9 février 2014 à 19 h 31
Ah bon ??