Un petit malin que ce Bernd Eichinger. Non content de réussir dans le business (de Moi, Christiane F. à Resident Evil et Les 4 Fantastiques), il a décidé de s’attaquer aux grands mythes allemands, et prétend apporter enfin un éclairage nouveau, dépassionné, sur ces sujets tabous. Après l’ambitieux La Chute (les nazis sont au départ des gens comme les autres), qui ratait sa cible par excès de naïveté et d’amoralité, même constat d’échec pour La Bande à Baader.
Échec paisible pourrait-on dire, car les deux possèdent les mêmes qualités et les mêmes défauts. Ils sont plaisants à voir, mais on ressort avec un sentiment de vide philosophique à la fin. Ici, c’est toujours le problème du biopic : où est le point de vue ? On commence par Ulrike Meinhof, l’intello du groupe, qui peine à s’intégrer. Il y avait quelque chose à faire, là. Ou ailleurs, avec les jeunes qui reprennent le flambeau après l’arrestation des leaders, et qui semblent combattre pour des raisons très floues.
Mais non, le film s’enlise dans les reconstitutions des « Grandes Heures de la RAF » : l’attentat contre Bild, l’enlèvement de Hans-Martin Schleyer, la prise d’otages à Stockholm. Même si c’est très bien joué, même si c’est pédagogique et intéressant, même s’il faut le voir pour son éducation personnelle, c’est au final un peu vide.
N.B. Option renforcée peut-être par les conditions de projections : dans un MK2 Parnasse au trois-quart vide, il a fallu supporter un détestable trio de quinquagénaires : assis devant nous, ils nous ont suggéré de nous pousser s’ils dérangeaient (sic), et ont parlé pendant tout le film. Ils n’ont pas de télé ? (Mon irrésolution à leur dire en face faisant évidemment partie de la frustration)
20 décembre 2008 à 16 h 21
… sans compter que le film est tout à fait discutable du point de vue historique : il affirme purement et simplement qu’ils se sont suicidés ensemble en prison, ce qui est pour le moins contestable.
21 décembre 2008 à 12 h 02
oui, ça m’a étonné aussi; je me rappelle de la polémique à l’époque…
27 février 2012 à 13 h 08
[…] quiconque s’intéresse à la periode, mais inintéressant pour le cinéphile. Rétrospectivement, La Bande à Baader, c’était pas mal. Comments […]