On pouvait se demander quelle était la pérennité de ces filles, au-delà de la surprise initiale (Sex & The City 2.0, sexe assumé, et problématiques twentysomething de saison). Avaient-elles la capacité de tenir la distance, sans vieillir ? Sans fatiguer les spectateurs ou elles-mêmes… ?
A l’issue de cette troisième saison*, on est rassurés. Non seulement cette écriture saignante, moderne, qui fait le talent de Lena Dunham est toujours là, encore plus vivace même**. Mais cette saison ajoute une touche de tragique, avec la mort des proches, le suicide, et la lente désintégration du couple, sans cesser de faire rire.
A l’heure (25 ans) où l’on tente de bâtir quelque chose, un couple et la perspective d’une famille, un job qui correspondrait enfin à nos aspirations réelles, Lena Dunham pose les dernières questions qui méritent d’être posées ; faut-il renoncer à la vie dont on a rêvé (aller étudier dans la meilleure fac littéraire des Etats-Unis, devenir écrivain, enfin), ou abandonner l’amour avec un grand A et être plus réaliste (Marnie) ? Ou renoncer à sa fierté et reconquérir un bonheur atteignable (Shoshannah) ? A ces questions, Dunham apporte des réponses sobres, subtiles, nuancées. Elle est en cela aidée par des comédiens gigantesques qui toisent la concurrence du haut de leur vingt ans quelque chose : Lena Dunham, Allison Williams, Jemima Kirke, Zosia Mamet, Adam Driver (Bientôt grand méchant de Star Wars VII), Alex Karpovsky …
Girls est tout simplement ce qui se fait de mieux à la télé en ce moment.
* Nous n’avons pas vu la quatrième saison, actuellement sur OCS.
** « Pourquoi ne poses-tu pas une miette de compassion humaine de base sur ce muffin allégé de détachement psychopathique ? On dirait Adam. Il y a plus d’une façon de ressentir les choses. »
Ray à Hannah