jeudi 20 août 2015


Atlantique, latitude 41°
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Les films ]

La cinéphilie est un éternel recommencement. On retombe par hasard sur Atlantique, latitude 41°, dont le vrai titre n’est autre qu’A Night To Remember,c’est à dire le récit de Walter Lord d’un certain 14 avril 1912, la naufrage du Titanic.

Atlantique, latitude 41°, énième itération du Titanic, le mythe au cent films ? Pas sûr. Parce qu’à la revoyure, on est fasciné par les similitudes avec le chef d’œuvre de Cameron. Évidemment, les deux films racontant la même histoire, et il est normal que l’on retombe sur les clichés du mythe : la partie de foot avec les glaçons, la trahison d’Ismay, Guggenheim sans son gilet de sauvetage, etc.

Mais là, ce sont plus que des similitudes. C’est la même façon de raconter ces clichés, cadrés pareil, et montés à l’identique. Ainsi la scène où l’architecte Andrews remet une pendule à l’heure et donne les derniers conseils à Jack et Rose devient en 1958 une scène où l’architecte, dans la même position, filmé du même côté, contemple la pendule et donc l’heure du naufrage, et donne les mêmes conseils à un autre jeune couple, qui ne sont pas, cette fois ci, les héros du film.

Le cinéphile part alors en chasse, et trouve plein d’autre similitudes : la scène de l’iceberg, celle des télégraphistes, l’eau qui envahit la salle des machines, les gens qui fuient dans les coursives, qui montent dans les bateaux, filmé avec les mêmes contre-plongées. Jusqu’au casting où les acteurs (anglais) de Atlantique, latitude 41° semblent avoir inspiré, quarante ans plus tard, le casting du film de tous les records.

La morale de cette histoire, au-delà du procès en plagiat, c’est qu’un grand film ne sort jamais de nulle part. Cameron a vu Atlantique, latitude 41°, et ce qui était bon dans le film a impressionné sa rétine.

Ça n’enlève rien au Titanic de 97, ça l’humanise même un peu.


Votre réponse