Je sais, j’ai trente ans de retard, mais chacun son chemin de Damas !
Redécouvrir Les Rois Maudits aujourd’hui, c’est accepter de se colleter 9 heures d’un style suranné, et d’une dramaturgie hésitante. Pour quoi au final ? Un superbe cours d’histoire…
Car si l’oeuvre ne passe plus la barre de nos critères actuels (décors minimalistes, costumes Star Trek, poses hiératiques…), elle reste éminemment regardable pour d’autres raisons. Fort bien écrite (les tirades de Mahaut d’Artois), fort bien joué (Hélène Duc, Jean Piat), elle reste un modèle, finalement, de docu-fiction avant l’heure.
Difficile en effet, de s’intéresser au problème de la succession d’Artois, qui pourtant plongera la France dans la Guerre de Cent Ans. Mais Druon et son adaptateur, Marcel Jullian, étale cette explication sur 9 heures, faisant réelle oeuvre de pédagogie. Mieux, ils évitent le piège – assez commun – de « moderniser » les personnages. Aucun sentiment amoureux, aucune explication psychologisante ne vient en effet justifier les actions des protagonistes. Ils ne se battent que pour de plus haut motifs, difficiles à comprendre aujourd’hui : l’intégrité du Royaume de France, la restitution d’un bout de terre, la suprématie d’un titre sur un autre, la nécessité absolue d’avoir un héritier mâle, etc. Quand la fille de Philippe le Bel vient se plaindre de son mari, le roi d’Angleterre, qui la néglige, elle se fait éconduire : « de quoi vous plaignez vous ? J’ai adjoint le royaume d’Angleterre au royaume de France. J’ai assuré la paix entre nos deux pays… »
Du ringard comme ça, on en redemande…
8 février 2011 à 22 h 22
[…] donc The Queen (qui su, malgré ces contraintes de réalisme, être empathique avec Elisabeth II), Les Rois Maudits, ou même les Tudors… Comments […]