Je suis fan de Sandrine Kiberlain.
Voilà une actrice – c’est exceptionnel – qui sait exactement ce qu’elle vaut. Moralité : pas un film regrettable dans sa carrière. Elle connaît ses limites – elle n’est pas Meryl Streep -, donc elle se contente d’interpréter film après film le même personnage, une fille dégingandée : elle-même. Du drame (En Avoir (ou pas)) à la comédie, Sandrine est à l’aise partout.
Ici particulièrement, dans Romaine par moins 30, une comédie légère, qui aurait pu aller plus loin. Le pitch : le compagnon de Romaine lui fait – encore !- une surprise. Un voyage impromptu au Québec, avec, peut-être, l’idée de s’y installer. Craignant subitement que l’avion ne s’écrase, elle lui avoue la vérité, toute la vérité ! Non seulement elle n’a pas très envie d’aller au Québec, sans parler de s’y installer, mais surtout, il ne l’a jamais fait jouir !
Malheureusement, l’avion ne s’écrase pas, et Romaine se retrouve abandonnée dans la Belle Province, sans argent, sans papier, sans téléphone. De cette situation difficile naîtront moult situations comiques, et, finalement, une révélation.
Le film est plaisant, bien joué, bourré de situations incongrues (on pense parfois à Hal Hartley), et on se met à regretter qu’Anne Obadia ne soit pas allée plus loin. On sent la retenue derrière chaque gag, et la volonté de ne pas s’appesantir sur telle ou telle chute. C’est dommage, mais si ça rend le film moins drôle, ça le rend également plus profond : en quoi sommes nous responsables de nos propres malheurs ?
Un film drôle qui fait un peu réfléchir, ça ne se rate pas.
PS : Et en plus une très belle BO, avec Johnny Cash et Moriarty…