La nuit promet d’être belle
Car voici qu’au fond du ciel
Apparaît la lune rousse
Saisi d’une sainte frousse
Tout le commun des mortels
Croit voir le diable à ses trousses
Valets volages et vulgaires
Ouvrez mon sarcophage
Et vous pages pervers
Courrez au cimetière
Prévenez de ma part
Mes amis nécrophages
Que ce soir nous sommes attendus dans les marécages
Voici mon message
Cauchemars, fantômes et squelettes
Laissez flotter vos idées noires
Près de la mare aux oubliettes
Tenue du suaire obligatoire
Lutins, lucioles, feux-follets,
Elfes, faunes et farfadets
S’effraient d’mes grands carnassiers
Une muse un peu dodue
Me dit d’un air entendu
Vous auriez pu vous raser
Comme je lui fais remarquer
Deux, trois pendus attablés
Qui sont venus sans cravate
Elle me lance un ?il hagard
Et vomit sans crier gare
Quelques vipères écarlates
Vampires éblouis
Par de lubriques vestales
Egéries insatiables
Chevauchant des Walkyries
Infernales appétits de frénésies bacchanales
Qui charment nos âmes envahies par la mélancolie
Envoi !
Satyres joufflus, boucs émissaires
Gargouilles émues, fières gorgones
Laissez ma couronne aux sorcières
Et mes chimères à la licorne
Soudain les arbres frissonnent
Car Lucifer en personne
Fait une courte apparition
L’air tellement accablé
Qu’on lui donnerait volontiers
Le bon Dieu sans confession
S’il ne laissait malicieux
Courir le bout de sa queue
Devant ses yeux maléfiques
Et ne se dressait d’un bond
Dans un concert de jurons
Disant d’un ton pathétique
Que les damnés obscènes cyniques et corrompus
Fassent griefs de leur peine à ceux qu’ils ont élus
Car devant tant de problèmes
Et de malentendus
Les dieux et les diables en sont venus à douter d’eux-mêmes
Dédain suprême
Mais déjà le ciel blanchit
Esprits je vous remercie
De m’avoir si bien reçu
Cocher lugubre et bossu, déposez-moi au manoir
Et lâchez le crucifix
Décrochez-moi ces gousses d’ail
Qui déshonorent mon portail
Et me chercher sans retard
L’ami qui soigne et guérit
La folie qui m’accompagne
Et jamais ne m’a trahi
Champagne !
9 avril 2018 à 9 h 59
Parfaitement !
Alors rappelons tout de même un petit point de droit :
La Convention de Berne ainsi que toutes ses applications nationales et leur jurisprudence définissent le droit de courte citation avec au moins ces deux caractéristiques : l’extrait doit être proportionné et il doit être accompagné des références de l’œuvre et de l’auteur, sauf accord de l’auteur ou de ses ayants droit.
Cette jurisprudence vaut en matière de chanson également.
Mais comme nous ne sommes pas ici en présence d’une courte citation, c’est le Code de la propriété intellectuelle sur le droit d’auteur qui s’applique. Or dans ce cas, L’accord des ayants droit n’est plus nécessaire seulement si l’œuvre est entrée dans le domaine public, soit en Europe 70 ans (et non pas 70 heures!) après la mort de l’auteur.
En l’occurrence, la comédie des ayants droits après la mort d’un chanteur n’est pas encore lancée, et puis généralement, même les héritiers les plus rapaces ne poursuivent pas les sites qui ne pourraient pas leur rapporter un peu de monnaie.
Mais la législation sur le droit d’auteur sur internet est en train de changer rapidement, et beaucoup voudraient généraliser un système de blocage préventif automatisé des publications, comme il existe déjà par exemple sur Youtube, avec tous les interprétations erronées et injustices que le système comporte déjà.
Dans ce cas cette chronique, même intégralement copiée de Parole.net (ou tout autre site), n’aurait jamais été publiée.
Dommage !
19 avril 2018 à 14 h 43
D’abord elle n’est pas « copiée » mais bien récitée de tête.
Ensuite nous n’avons pas signé la convention de Genève ; comme le veut notre motto « never give up never surrender » nous ne faisons pas de prisonnier.