Déconstruction, voilà le maître mot. Depuis les films de Terrence Malick, une mode bien pratique s’est installée dans le cinéma : le montage asynchrone, où le mélange des temporalités. Mais n’est pas le Dunkerque de Nolan qui veut.
La complexité, c’est souvent un cache-sexe bien pratique pour cacher l’indigence du propos. Si le spectateur trouve ça trop compliqué, il se met d’office dans une posture anti-intellectuelle. Et le Professorino a beau jeu de chanter, en chœur avec la meute, l’antienne « c’est que tu n’as rien compris ! ». Si au contraire tu trouves ça brillant, intriqué, post-moderne, tu fais partie des génies à qui s’adresse le film/show. C’était le cas de certains Nolan, des derniers Malick (Le Nouveau Monde, Tree of life), et c’est totalement le cas de cette saison deux de Westworld où la cathédrale gothique de la saison une accouche d’un unique thème : l’immortalité. Comme c’est la période du bac, élève Nolan (Jonathan), vous avez dix heures, coeff. 4.
Mais on peine à comprendre où on veut en venir. Pas loin, une fois le dernier (et poussif) épisode… L’immortalité, oui, mais encore ? Deux ou trois rebondissements scolaires « X n’est pas ce que l’on croit », « nous ne sommes pas à l’époque que vous croyez » et « nous ne sommes pas vraiment où vous croyez être »… Des artifices déjà – trop – largement utilisé par l’un des producteurs exécutifs de Westworld, un certain JJ « Lost » Abrams.
Par ailleurs, la saison aura un peu trop abusé des gunfights ; beaucoup de robot sont morts (concept qui ne veut pas dire grand-chose, vous en conviendrez) pour arriver à ce dénouement minuscule. D’ici à penser que hémoglobine + montage déconstruit servent à cacher la misère, il n’y a qu’un pas…