Théorème fait partie des cathédrales du cinéma qu’il faut avoir vues. On avait déjà vu deux films de Pasolini sans être convaincu : Médée, au lycée et les 120 journées de Sodome, beaucoup plus tard. Le Professore a beau avoir fait la guerre, être diplômé de l’Ecole d’Application de l’Artillerie de Draguignan, avoir arrêté avec ses hélicos une offensive de chars russes (virtuels) lors de l’opération KekerSpatz, il en avait été fort éprouvé. On rêvait néanmoins de voir Théorème , qui possède une réputation flatteuse depuis longtemps.
Las ! C’est une bouse théorique insupportable, mélange de sexe et de religion. Dans le genre, Depeche Mode a depuis fait beaucoup mieux (sans le marxisme)… Théorème doit surtout son succès au charme vénéneux de son interprète principal, Terrence Stamp et du pitch, multi rebattu. Tel le démon tentateur, Stamp (aka l’Amour Divin) arrive dans une famille de la haute bourgeoisie italienne et couche avec tout le monde : la mère, le père, la fille, le fils, la servante… Puis il repart, suite à un étrange télégramme*…
Comme quoi, il faut toujours se méfier des emballements d’époque. Peut-être jugera-t-on les films qui gagnent des festivals avec beaucoup plus de recul dans quelques années…
*« Et chacun, dans l’attente, dans le souvenir, comme apôtre d’un Christ non crucifié mais perdu, a son destin. C’est un théorème et chaque destin est son corollaire. » CQFD, non ?