En regardant ce film de David Robert Mitchell, juste pour une sombre histoire de complétude, on se dit que la cinéphilie fait faire de drôles de choses. Que vient-on faire dans cette galère (un film sur les soirées pyjama) ?
Mais comme d’habitude, la petite musique de D. R. Mitchell s’impose lentement mais sûrement : ces chansons inconnues en background, ces jumelles mystérieusement habillées de noir et en rose (haut noir, rose pour le bas pour l’une, et vice-versa). Et ce lac noir qui préfigure le lac d’argent d’Under The Silver Lake, et ces blondes aux cheveux mouillés qui sortent en souriant de la piscine, dans les trois films de David Robert Mitchell.
Pourtant il n’y a pas grand’chose : un ado cherche la jolie blonde qu’il a croisée au supermarché, une fille découvre la vérité sur son boyfriend, et un sophomore plus âgé qui prend sa voiture pour une quête absurde.
À partir de ses petits riens qui font l’enfance, David Robert Mitchell déploie son film sur cette seule nuit… Mais au final, et trois films après, The Myth of the American Sleepover commence à ressembler à la première pierre d’une œuvre. It Follows restant le chef d’œuvre indiscuté, mais – même quand c’est un peu raté comme Silver Lake – son cinéma reste passionnant et sensible.