Il y a des films qu’on attend, comme La Route, et ceux qu’on n’attend pas trop, comme Avatar.
La Route, on l’attend de pied ferme, car c’est l’adaptation éponyme du chef d’œuvre de Cormac McCarthy, l’un des plus beaux livres de ces dernières années. Mais nous l’attendons aussi avec un peu d’appréhension. Car qui dit adaptation dit trahison. Que restera-t-il de l’ambiance glaciale, silencieuse, barbare, du roman ? John Hillcoat, réalisateur dans les années 80 de Ghosts of the Civil Dead, osera-t-il le film quasi muet, quasi obscur que les lecteurs attendent ?
De l’autre coté, nous n’attendons rien d’Avatar, tant la bande annonce est déceptive.
Mais au final, c’est l’élément psychologique qui joue à plein : un film, ce n’est pas une œuvre figée dans l’absolu, c’est une rencontre, un moment dans le temps.
Attendant trop de La Route, nous seront très probablement déçus ; n’attendant rien d’Avatar, une bonne surprise n’est pas à exclure.
Il faudrait, en fait, voir les films au hasard, sans titre, sans bande-annonce, sans casting et sans affiche : l’histoire toute nue…