J-G. Ballard fait partie des plus grands écrivains de science-fiction. D’abord parce que c’est un écrivain avec du style, et ensuite parce que Ballard a eu un certain nombre de prémonitions qui se sont vérifiées.
Avec Crash, il dénonçait l’invasion de la voiture et la fascination pour les accidents de star. La mort de Lady Di en fut un brillant exemple. Dans Sécheresse, il décrit un futur apocalyptique caniculaire. Ou ici, dans High Rise, il prédit l’effondrement de la civilisation au travers de la métaphore d’une tour gigantesque.
En haut, les classes royales, les architectes, qui pensent régler les problèmes de l’humanité par l’urbanisme, en dessous la classe dirigeante de dilettantes friqués, présentateurs de télé et autres financiers, et en dessous, le populo, qui sert notamment de femmes de chambre aux étages supérieurs.
On a rarement aussi bien rendu le style d’un écrivain dans un film. Dans un autre genre, L’Empire du Soleil, adapté par Spielberg, était outrancier. Mais ici grâce à l’acteur (Tom Hiddleston) et la mise en scène de Ben Wheatley, le conte philosophique tient de bout en bout.
On reprochera simplement quelques longueurs vers la fin, mais voilà un film où il y a matière à réflexion, et où il y a du cinéma.