Un Marine, perdu à Tijuana après l’Irak, cherche l’autodestruction ; drogues, putes, alcool. Nick trouvera pourtant la rédemption auprès d’Ana (Adriana Paz), qui cherche son frère, un autre Marine, dans le même enfer. Boy meets girl, toujours.
Mais ici, Jean-Charles Hue – en apparence loin de ses bases et de la communauté Yéniche (La BM du Seigneur ou Mange tes Morts) – filme tout en réalisme les sept cercles de l’enfer de la Babylone mexicaine. Une vision européenne, à cent lieues du kitsch américain habituel sur le sujet, la caméra collée au cou de son « héros », dans le décor surexposé d’un Mexique écrasé sous la chaleur du mois d’août, chambres d’hôtel miteuses, strip-clubs sordides, et comida corrida de rue…
Il est servi en cela par le jeu halluciné (et hallucinant) de Paul Anderson (Games of Thrones, Peaky Blinders) qui met tout son corps dans la balance de Nick, dont on rappellera que c’est le surnom du Diable.
On retrouvera les obsessions de Jean-Charles Hue, son christianisme mystique, à la limite du magique (au travers d’une superbe scène d’épiphanie, mi-camera obscura – mi-vision christique Scorsesienne), la présence du Mal, toujours dans la zone grise, et cette idée que seule la communauté peut faire sens.
Certes, le film n’est pas sans longueur (dont une évitable confession au coin du feu), mais Tijuana Bible est le coup de poing de l’été.
9 août 2020 à 13 h 51
Game of Thrones ??? quel rôle joue-t-il ?