Un metteur en scène japonais qui fait répéter du Tchekov à des acteurs japonais, chinois, coréens et sourds-muets. Une voiture rouge, et des allers et retours. Des tunnels et des ponts. Uniquement des plans fixes. Malgré ce programme alléchant, on ne s’ennuie pas une seule seconde pendant les trois heures de Drive my Car. Inspiré d’une (courte !) nouvelle d’Haruki Murakami, on retrouve dans le film la subtilité de l’écrivain dans la description des tourments intérieurs, incroyablement incarnés ici par les acteurs et la mise en scène.
Au Masque et la Plume, Jérôme Garcin a pour habitude d’annoncer dans sa présentation la durée du film* ; la plupart du temps d’un air las, si le film dépasse les deux heures fatidiques. Cela m’a toujours semblé stupide. Il y a des films de quatre heures qui sont passionnants, et les films d’une heure trente un peu longs.
Cette fois-ci, Jérôme Garcin à la fois noté la durée (3h) et l’incroyable réussite du film de Ryūsuke Hamaguchi. Nous sommes on ne peut plus d’accord.
Drive my Car, c’est du cinéma.
* Il fait la même chose pour les livres. Comparer favorablement les cent cinquante pages écrit gros d’Amélie Nothomb avec les quatre cent pages d’un écrivain comme Franzen est tout aussi absurde.