Le Dahlia Bleu, ça commence beaucoup plus fort que le pitoyable Tueur à gages. On est dans le vrai film noir, ambiance âcre et désespérée née des désillusions de la crise des années 30 et de la seconde guerre mondiale.
Un soldat (Alan Ladd) revient justement de la guerre avec ses copains, dont un gravement blessé qui entend des voix. Il retrouve sa femme qui n’a pas perdu son temps et tombe en plein milieu d’une party. La femme est ensuite tuée, mais par qui ? On se met à soupçonner toute le monde. En général les whodunnits sont ennuyeux, c’est Mister Hitch qui nous l’a appris. Mais là on s’intéresse. Puis Veronica Lake débarque au bout d’une demi-heure : c’est la femme du patron du Dahlia Bleu*, l’amant de la morte. Le drame commence à se nouer.
Bien sûr tout ça termine par de grosses facilités scénaristiques et des rebondissements à la mord-moi-le-nœud qui viennent atténuer la morale douteuse des 90 minutes précédentes. Mais l’ambiance est glauque à souhait et Alan Ladd et Veronica Lake une fois de plus formidables.
* Le film fut tellement célèbre, qu’un an après, la presse baptisa Elizabeth Short le Dahlia Noir…