Né de la crise de 1929, le roman noir s’est attaché à décrire les frustrations économiques, sociales, et sexuelles de la Jazz Generation. Sous la plume de Chandler, Hammett, Fast, Thompson, Himes, les intrigues policières ne furent que prétexte à décrire la corruption, morale et politique, de l’Amérique des 30’s.
Devant le succès de cette littérature populaire, Hollywood s’est vite jeté dans la niche, produisant ou amplifiant des chefs d’œuvres comme Le Faucon Maltais, Le Grand Sommeil, La Soif du Mal, ou La Griffe du Passé… L’Usine à Rêves a aussi employé ses auteurs. WR Burnett est le scénariste de Tueur à Gages, Chandler celui du Dahlia Bleu, et cette Clef de Verre n’est autre que l’adaptation d’un livre de Dashiel Hammett.
Ici, le père de Sam Spade s’attaque à la corruption politique. Paul Madvig (l’exellent Brian Donlevy) dirige une « association d’électeurs » ; en réalité, il fait le coup de main pour un candidat de la mafia mais tombe amoureux de Janet, la fille de son adversaire. Il a bien raison, c’est Veronica Lake. Mais son adjoint – l’inévitable Alan Ladd – tente de le protéger de la vénéneuse héritière.
S’ensuit inévitablement imbroglio, puis meurtre. Tous ces films ont intégré la règle du Grand Sommeil (personne ne comprend rien à l’intrigue et ce n’est pas très grave). En effet, le sujet n’est pas là. Il s’agit plutôt de décrire des gens vils qui se débattent et essaient de survivre dans cette Amérique impitoyable des années 30.
On ne se focalisera pas trop sur l’intrigue mais une fois de plus sur les performances d’acteur…