Pour en finir avec la Tonton-mania
10 ans déjà… 10 ans que le héros d’une aventure commencée le 10 mai 1981 n’est plus. Bon on va pas vous faire le coup de « Tonton reviens ils sont devenus fous » ni celui de « Ah Mittrand .. oui je me souviens.. l’attentat de l’observatoire … et l’envoi des premières troupes en Algérie » … Cinéfast n’est pas un blog politique et n’ambitionne pas de l’être.. A Dieu ne plaise.. Du Cinéma rien que du Cinéma mais tout le Cinéma.
Simplement, force est de constater que, par comparaison, au hasard, avec la révolution bolchévique, la période mittérandienne n’aura pas inspiré au 7ème art les mêmes chefs-d’oeuvres.. question d’époque surement…
Je m’en tiendrais à deux exemples, qui symboliquement et commodément ont immortalisé le début et la fin du règne… Etat d’âmes donc pour la génèse de l’épopée et Le promeneur du Champ de Mars pour le chant crépusculaire..
Etat d’âmes, pour ne rien vous cacher, je ne l’ai pas vu depuis un moment et ma mémoire peut me trahir… mais c’est déjà une scène d’anthologie: le départ de Giscard qui effectivement, malgré sa cruauté qui lui vaudrait surement aujourd’hui une interdiction au moins de 16 ans (à côté Irréversible c’est un peu « l’enfance de Candy »), vaut son pesant de Curly.. c’est aussi une présentation « choralistique » avant la lettre de toute une génération de jeunes premiers bien sous tous rapports… Cluzet, Deluc, Renucci, Karyo et JP Bacri.. nobody’s perfect..
Il faudra un jour que le Cinéma français reconnaisse sa responsabilité dans le massacre de tant de jeunes talents.. et que l’on dresse un monument à ces Xavier D., Mevil P. , J. Bonnaffé et autres Nicolas Duvauchelle… Tchéky.. t’as bien fait de te barrer… Bacri.. tu peux dire merci à ta gonzesse..
Quant au « promeneur », il vaut.. par la performance de Michel BOUQUET of course (à côté Raging Bull c’est un peu « Fantomas en Ecosse ») et puis par..
Bon on est pas là non plus pour dire que du mal et puis sincèrement, tout le monde peut se louper (enfin là c’est quand même chaque plan, chaque prise, chaque cadrage.. à ce point là.. même en faisant exprès .. c’était pas gagné.. même dans le Coeur des Hommes y’a un ou deux plans … enfin au moins un, si je me souviens bien y’a une vue du sacré coeur qu’est pas mal du tout.. )
Plutôt que d’être bêtement négatif à la Libé ou à la Le Monde, je vous propose une expérience de physique amusante…
Réunissez-vous entre bons potes.. un soir … essayez un peu d’équilibrer entre les tontons maniacs, les pas trop, les amoureux de Cartier Bresson, ceux de David Hamilton, servez un peu d’alcool .. et lancez l’un des deux DVD… commencez quand même par le « Promeneur ».
Logiquement, après 5 mn de politesse (ce film est quand même classé dans le top ten des lecteurs de Télérama), y’en a bien un qui va remarquer que le cadrage ferait vomir un assistant des Frères Dardenne .. un autre, qui par exemple en hommage à Jean Yann, est en train de relire tout Peguy dans la Pléiade, va bien pouffer en entendant Mittrand s’extasier sur cet auteur injustement banni de nos bibliothèques.. un troisième, versé dans l’actor studio, va bien remarquer que Jalil Lesperts a décidemment tous les talents et qu’il pourrait parfaitement jouer le mur dans le Songe d’une nuit d’été.. (y’a photo avec Nicolas D.) on n’y verrait que du feu..
A partir de là, ne faites plus rien… lâchez vous …. c’est parti pour 1h50 de rire absolu et si ça n’est pas assez, regardez le bonus.. l’interview vérité de Guédiguian, qui ferait un Jean Schultès tout à fait crédible, c’est que du bonheur.. pour vous dire.. nous on n’a pas tenu jusqu’à la fin.. trop dangereux.. on était au bord du malaise… et puis faire venir SOS médecin en banlieue à minuit…
Allez essayez.. vous nous remercierez plus tard..
Biz
26 janvier 2006 à 1 h 02
excellent !
qui est ce nicolas D ?
26 janvier 2006 à 1 h 12
Merci..
Nicolas Duvauchelle himself..
« Une aventure.. » « Snowborder ».. etc..
26 janvier 2006 à 12 h 20
Tu as relaté cette soirée « Putain il était trop fort ce con » avec brio. Rien à dire.
Ah si…j’aurais apprécié un peu moins de sournoiserie vis à vis du (manque de) patriotisme de Tcheky Karyo qui, il n’y a pas plus de 5 ans, jouait encore dans l’inoubliable « Kiss of the dragon », oeuvre française politique magistrale s’il en est, et autrement mieux cadré que le joggeur du champ de mars.
26 janvier 2006 à 12 h 29
C’est un coup bas car tu sais que considère que « Kiss of the Dragon » est le meilleur film de cette boîte de prod dont j’ai oublié le nom depuis Nikita…
Et Tchhéky qui était très mauvais dans Etats d’âmes fait un méchant français sauce riquain très convaincant..
Mais sans rancune.. et merci pour l’appréciation
Biz
19 novembre 2006 à 21 h 56
j’viens de relire cette chronique. toujours aussi bon 😉