Ce sont les mystères de la cinéphilie. La bonne surprise du mois. Une recommandation à la fin du Masque et la Plume. Un film court (80mn), qui colle parfaitement à une manifestation empêchant momentanément de rentrer à la maison… Nous voilà donc au MK2 Bibliothèque à regarder Grand Paris. Grand Paris, le film de Martin Jauvat. Et le Grand Paris, la région où se déroule le film.
Et où se développe un pitch minimaliste, qui va pourtant aller très loin… Deux jeunes désœuvrés de Pantin, Momo (Sébastien Chassagne) et Renard (Martin Jauvat lui-même), acceptent la proposition mirifique (20 €) d’aller chercher un sac de beuh à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Mais sur place, leur rendez-vous ne se présente pas. Il faut rentrer et justement, plus de train !
Commence alors une épopée homérique : la banlieue parisienne comme Méditerranée et le métro, le RER, le Noctambus, comme Calypso. Nos deux héros (les Ulis ?) vont trouver sur le chantier du Grand Paris un objet couvert d’étranges hiéroglyphes (preuve – selon Renard – de la présence des Egyptiens au cœur de la Beauce), d’un Initié (par ailleurs contrôleur RATP), d’un livreur de burgers et de quelques sirènes…
Le film est à la fois l’occasion de découvrir cette banlieue sous un regard nouveau, empli de poésie. Et aussi deux personnages de comédie, filmés tendrement, qui vont révéler bien plus que leurs stéréotypes.
Quant à l’intrigue – anecdotique, à l’instar du film – ne va faire que se déployer pour aller très haut.
Tout en haut, au plus près des étoiles…