13 Hours, c’est la démonstration mathématique – par l’absurde – du poison qu’est le BOATS ou le Biopic pour un cinéaste. Dans les mains d’un tâcheron, le poison fait des ravages (Le Discours d’un Roi, Bohemian Rhapsody, Moi, Tonya, etc.) Dans celle d’un auteur, au minimum, ils l’abîment.
C’est le cas de 13 Hours, où l’artiste Michael Bay ne peut donner que qu’il a, c’est-à-dire son talent inné de détruire des voitures et de filmer des fusillades. Car 13 Hours est le BOATS sur l’attaque en 2012 de la mission diplomatique de Benghazi. Six agents de sécurité vont défendre seuls ce Fort Alamo lybien contre les attaques répétées des milices djihadistes d’Ansar al-Charia.
Le film raconte ces treize heures, concluant comme il se doit (Masters of the Air, Band of Brothers, American Sniper…) d’un petit post scriptum final de jolies photos en noir et blanc nous rassurant sur le destin – heureux, forcément heureux – de nos héros : « John est retourné vivre dans l’Alabama où il cultive des carottes, entouré de sa femme et de ses filles, Melissa et Oggy. »
Si ce n’était pas un BOATS, ce serait un bon film de Michael Bay, un peu trop long (trop de de pan-pan et de boum-boum), mais il manque les aspérités habituelles qui font tout le sel de la tourte baysienne : le-facho-pas-mauvais-dans-le-fond, le-petit-gros-sympa, la-fille-pointue-qu’a-pas-froid-aux-yeux … Comme on parle de vraies gens, on n’y touche pas trop. Et il y a beau avoir de bons acteurs (sortis de The Office !), on s’ennuie ferme…
C’est ça le biopic.