On voit l’idée. Rendre hommage à la divinité tutélaire des cinéastes, le génie maudit castré par les producteurs, Mr Orson Welles lui-même, le formidable illustrateur du grand Will : Macbeth, Othello, Falstaff. On voit l’idée, donc : tirer de l’argent chez le grand méchant Apple et concrétiser une nouvelle fois le rêve d’Orson Welles, adapter Macbeth, version arty.
Avec des sous, mais dans le même esprit : décors minimalistes façon Chirico, noir et blanc classieux du chef op’ Bruno Delbonnel et acteurs AAA à tous les étages, Denzel Washington et Frances McDormand en couple-titre, Brendan Gleeson en Duncan, etc.
Ils sont parfaits les acteurs ; ils arrivent d’un geste à faire comprendre la poésie de Shakespeare, mais ce qui manque, c’est tout simplement du cinéma… On attend plus de Joel Coen, où est-il là-dedans ? Quel est son propos ? Son Macbeth ? Qu’a-t-il gardé ? Qu’a-t-il coupé ? Comment souhaite-t-il raconter son histoire, au delà de filmer des dialogues ? Ses choix de réalisateur restent invisibles.
C’est magnifique, mais c’est du théâtre filmé…