Très bon petit livre de Robin Wood, dans la collection du British Film Institute, où l’auteur retrace les connexions, les liens, les motifs qui irriguent Rio Bravo, mais aussi toute l’œuvre d’Howard Hawks.
Il repère par exemple – ce qui nous avait échappé – que Hawks utilise trois fois la même réplique dans trois films différents (Le Port de l’Angoisse, Seuls les Anges ont des Ailes, Rio Bravo…) : « Je suis une fille difficile à avoir. Il suffit de demander* »
Mais aussi des motifs récurrents, l’Ennemi Invisible (les nazis, la montagne, le clan Burdette…), la Femme (qui n’est jamais une ménagère ou une mère de famille, mais l’égale du protagoniste masculin**), l’Ami Encombré (l’alcoolisme de Dean Martin, l’aveugle de Seuls les Anges ont des Ailes, l’alcoolo du Port de l’Angoisse) ou le Sidekick Sympa et Ridicule (ici, Stumpy (Walter Brennan, qui prendra ce rôle dans beaucoup de Hawks)). Ce genre de connexions, vous le savez, ravit le CineFaster.
Comme le soutenait la Nouvelle Vague, Howard Hawks est un véritable auteur, même s’il s’en défendait. Comme le pense le Professore, Michael Bay est un auteur, même s’il s’en défend.
Rio Bravo, de Robin Wood
BFI : Les classiques du cinéma
* « I’m hard to get, Steve. All you have to do is ask me. »
Slim (Lauren Bacall) dans Le Port de l’Angoisse
** Et où l’inversion sexuelle joue à plein : une fille au caractère bien trempé (ici Angie Dickinson) prend les devants pour expliquer à ce penaud de John Wayne que « quand on le fait à deux, c’est mieux »