Peu importe la résolution finale de l’intrigue – assez minuscule, et que nous ne révélerons pas ici -, ce qui compte dans The Ghostwriter, c’est le chemin qui y mène. Un chemin de douanier, à vrai dire, tortueux et dangereux au bord de la falaise, comme Polanski les aime.
Un nègre littéraire sans nom « The Ghost » (Ewan McGregor, qui aligne les bons films en ce moment) est recruté par l’entourage d’Adam Lang, (Pierce Brosnan, qui prouve encore une fois qu’il aurait pu faire mieux que James Bond). Mr Lang est un ancien premier ministre Labour dans lequel tout le monde aura reconnu Tony Blair. Mission : réécrire en un temps record l’autobiographie du monsieur, le ghostwriter précédent venant de décéder… Ambiance.
Dans le Parcours du Héros – méthode d’analyse de toutes les histoires depuis Homère -, le héros doit quitter ses attaches familiales pour pouvoir partir à l’aventure. Ici, ça commence bien : le héros n’en a pas. Et comme on lui offre beaucoup d’argent, il accepte.
Le conte fantastique peut commencer. Une île dans les brumes, un ferry qui ouvre grand sa gueule de dragon pour dévorer les voitures, une grande maison au bord de la mer, où chaque tableau semble éclaboussé de sang. Un livre magique, enfermé dans un coffre… Un village mystérieux et fantomatique (on ne verra qu’une serveuse, inexplicablement habillée comme au XVIIIème siècle).
Notre Héros va non seulement explorer ces contrées mystérieuses, passer de la sorcière blonde à la sorcière brune, mais il va finalement tomber dans le marais le plus dangereux qui soit : la politique. Car au moment même où il accepte le job, Adam Lang se voit convoquer par le tribunal international de La Haye, pour crimes de guerre…
L’intérêt du film – et cela vaut la peine d’être noté – ne tient pas à l’histoire, finalement anecdotique, mais à l’ambiance générée… Les personnages, le décor, l’excellente musique d’Alexandre Desplat, nous mettent littéralement dans la peau de McGregor… Que faire à sa place ? Ecrire le livre ? Mener l’enquête sur la mort de son prédécesseur ? Aider à la com’ de Lang pour le défendre ou trouver des preuves pour l’incriminer ? Ou seulement baiser les sorcières !? Dans ce Club des Cinq pour adultes, The Ghost n’est-il pas comme le Bill Hartford d’Eyes Wide Shut, le dindon de la farce ?
Réponse dans votre cinéma favori…
9 février 2011 à 19 h 46
[…] The social network 2. Agora ou là 3. Ghostwriter 4. A serious man 5. Dans ses yeux 6. Tournée 7. Brothers 8. Robin des bois 9. Night and day 10. […]
27 novembre 2012 à 20 h 37
[…] pas un petit Polanski. Ou, au contraire, les petits Polanski sont les meilleurs Polanski (comme Ghostwriter, par […]