mercredi 30 octobre 2024


Le Cercle des Neiges
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Les films -Séries TV ]

Depuis deux mille ans, la chrétienté éduque la populace à l’aide d’une imagerie singulière, basée sur le supplice de son prophète. Quelle autre religion a réussi à imposer l’image d’un instrument de torture dans votre chambre, autour du cou de vos enfants, ou plaqué sur votre tombe ?

Le christianisme disparait, comment éduquer le peuple ? Par le Biopic. Qu’est-ce que le Nouveau Testament, si c’est n’est le premier biopic de l’histoire ? Les épreuves variées qui jalonnent le Parcours du Héros, jusqu’au succès de Jésus from Nazareth ?

Quand on y pense, les biopics sont dans cette veine judéo-chrétienne : une avalanche d’images doloristes autour du parcours sacrificiel du héros, quelle que soit l’étendue de ses souffrances. De Charles Aznavour, qui ne gagne pas assez d’argent, aux survivants des Andes, qui passent deux mois à s’entredévorer.

L’histoire incroyable des Old Christians de Montevideo a inspiré des documentaires, des livres, et un très bon film, Les Survivants, signé Frank Marshall. Le Cercle des Neiges n’est pas du tout de cet acabit. Il valide l’opinion – désormais vérifiée – que Netflix produit de bonnes séries mais de mauvais films.

Dans Le Cercle des Neiges, aucun personnage ne sera créé. Aucun enjeu non plus. Mais on subira pendant 2h24 tous leurs supplices. Gros plans sur les yeux exorbités, cheveux artistiquement souillés de sueur et de poussière, maquillages blessures prêts pour l’Oscar, et visages émaciés à tous les étages : le film convoque, comme beaucoup de films hollywoodiens, tout l’attirail de la pornographie de la souffrance. Avec évidemment une voix off qui explique tout*.

On s’ennuie autant que les survivants, c’est dire… Ce n’est pas un film, c’est un chemin de croix.

*Avec, concédons-le, un petit twist final


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