Mauvaise nouvelle : Ferris Buller a vieilli. Le chef-d’œuvre de John Hughes, l’achèvement de son système brat pack – teen movie avec du sens a fini par pâlir avec le temps. Les gags paraissent aujourd’hui très appuyés. Le rythme, frénétique à l’époque, ne l’est plus.
Reste néanmoins la partie dramatique, toujours aussi puissante. L’histoire d’Howie*, le copain dépressif du solaire Ferris qui ne sort plus de chez lui, incarne le carpe diem du film** dans deux Grandes Scènes. Celle du musée où Howie découvre dans un tableau de Seurat***, son alter ego pictural. Une petite fille qui tient la main de sa mère et crie un désespoir silencieux, sur la très belle musique d’Ira Newborn. Et évidemment, la Grande Scène de la Ferrari, où toute la frustration de l’adolescent se catalyse dans le démolissage en règle (et l’assomption de cet acte) de la Ferrari California Spyder, ce jouet d’adulte que son père préfère à sa femme et à son fils.
Il n’en reste pas moins que Ferris Bueller’s Day Off reste une référence absolue, tout à fait visible. Mais, Time, comme dit Mick Jagger, waits for no one…
* Le très bon Alan Ruck, futur interprète d’horribles personnages : Stuart de Spin City et Connor de Succession
** « Life moves pretty fast. If you don’t stop and look around once in a while, you could miss it. »
*** Un dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte, Art Institute of Chicago.