Les Jeunes. A-t-on jamais vu minorité plus maltraitée au cinéma ? Entre la vision idyllique, Spielbergienne, de l’enfant-roi, et la caricature façon American Pie, il y a pourtant de la marge. On compte sur les doigts d’une main les bons films sur l’adolescence. Quelques Truffaut, les films de Larry Clark ou Gus Van Sant (et encore, pas tous), les John Hughes…
Et aujourd’hui, Les Beaux Gosses ! Riad Sattouf réussit à maintenir l’équilibre, probablement parce qu’il est suffisamment empathique, suffisamment proche de ses personnages, pour ne pas être dans l’approbation totale. Ses ados sont montrés tel quels : boutonneux, racistes, violents, bêtes et moches… Mais on les aime quand même !! Parce qu’on les voit, à la fois avec le regard des adolescents que nous fûmes, et celui des parents d’ados que nous sommes devenus.
Ses héros sont réalistes (fringues, musique, tics de langage), donc ils sont émouvants, face à l’immuabilité de l’expérience humaine : le premier amour, l’expérience de la sexualité, la séparation nécessaire avec les parents…
Derrière la comédie, derrière un apparent amateurisme, Riad Sattouf dit des choses profondes et vraies.