Rien de pire quand le fond ne colle pas à la forme. Ici, la forme fait croire à un film d’espionnage réaliste comme on les aime : beaucoup de psychologie, de manipulations, et pas de coups de feu ou de gadget à la 007. C’est pourquoi on a beaucoup aimé Le Tailleur de Panama, L’Espion qui venait du froid, La Mort aux Trousses, Les Patriotes…
Espion(s) est donc filmé à la perfection, en décors réels (aéroport d’Orly, Londres la nuit), les acteurs sont bons (Guillaume Canet, Hippolyte Girardot, et ma chouchoute depuis Les Arcandiers, Géraldine Pailhas, (NDLR : pourquoi ne fait-elle pas plus de films ??), la musique est splendide. Bref, tout va bien.
Sauf que ce parti-pris réaliste est détruit par un scénario truffé d’invraisemblances (Canet qui sait tirer au pistolet en une semaine, les agents anglais qui sympathisent avec la source), mais aussi de répliques cultes : « Alors, la situation, en Syrie ? »
Bref, c’est énervant, une fois de plus, de voir le cinéma français pécher sur le scénario, c’est à dire là où ça coûte le moins cher.