Pour la première fois de ma vie, je lis un Prix Goncourt. Peut-être parce que c’est Michel Houellebecq, et que j’ai tous ses livres sauf un. J’ai adoré Houellebecq, quand je l’ai découvert à ses débuts, avec Extension du Domaine de la Lutte et Les Particules Élémentaires. J’ai été déçu, puis énervé, par le systématisme porno de Plateforme… et je n’ai pas lu (ni vu) La Possibilité d’une Ile.
La Carte et le Territoire, pour sa part, est un livre distrayant, bien écrit, mais pas un chef d’œuvre. Pourtant, c’est lui qui a le Goncourt cette année. Ce qui me ramène à CineFast et qui valide ma théorie sur les prix – quels qu’ils soient -, ces autocélébrations professionnelles à qui l’on donne l’apparence de compétitions définitives.
On peut avoir son panthéon personnel (mon film préféré c’est Apocalypse Now…), un panthéon Critique (les films de l’année pour les Inrocks…) ou populaire (nos lecteurs ont voté, c’est Mes Amis, Mes Amours, Mes Emmerdes…) Mais l’idée qu’une bande de vieux croûtons (l’académie Goncourt), de starlettes (le « Jury » de Cannes) ou de techniciens et d’acteurs yankees (les Oscars) me disent qui est le meilleur livre, film, acteur, ou costumière de l’année me consterne.