mercredi 5 novembre 2025


Le mystère Dylan
posté par Professor Ludovico dans [ Hollywood Gossip -Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Les gens -Pour en finir avec ... ]

Qui peut comprendre Bob Dylan ? Après avoir vu Un Parfait Inconnu, nous avons emmené le Professorino voir la bête sur scène, sans trop d’illusions. C’était pas mal en 1995, mais déjà pas terrible en 2003.  

Le Palais des Congrès était plein à craquer de septuagénaires. L’octogénaire sur scène, lui, n’a pas offert grand-chose. Ni bonjour ni merci, on a l’habitude. Ce qu’on demande en revanche, c’est a minima un groupe qui joue juste, quelques paroles qu’on arrive à capter et peut-être, s’il vous plait, une ou deux vieilles chansons…

Monsieur Dylan ne nous donnera pas ce plaisir.

Le Professore a eu la chance de voir plein de concerts. Des gens qui venaient ramasser le pognon (ZZ Top), des gens qui n’en avaient rien à foutre (Pink Floyd, Happy Mondays), des machines ultratechniques sans âme (Madonna), ou des génies bourrés qui ne pouvaient plus jouer (Amy Winehouse). Mais tout ça ne s’applique pas à Dylan. Ça reste un mystère…

Donc voilà une liste de suggestions : Robert Zimmermann, I wrote a list for you

  1. Tu aimes profondément la musique…
    Alors, joue juste (ou laisse ton groupe jouer), comme les bluesmen que tu vénères…
  2. Tu n’es pas un junkie, tu n’es pas alcoolique…
    Alors, fais un effort pour chanter mieux que ça…
  3. Tu en as marre de jouer tes vieilles chansons…
    Alors, propose alors des beaux écrins pour qu’on découvre les nouvelles…
  4. Tu n’es pas fainéant (une centaine de concerts par an, et deux heures sur scène)…
    Alors, fais moins, mais mieux !



mercredi 29 octobre 2025


Alien: Earth
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Disney avait toutes les cartes en main : une licence quadragénaire, un showrunner ultra respecté, et des moyens… Faire du shocker SF une saga de super héros teen semble donc un drôle de pari…

Bien sûr, il y a le génie palimpseste de Noah Hawley pour réécrire par-dessus les grandes œuvres, comme dans Fargo. Hawley s’amuse à filmer les scènes culte de la saga : le chestbuster, la cantoche du Nostromo, la baston avec le robot…  Il y rajoute une petite couche Apocalypse Now (jungle thaïlandaise + fondu enchaîné) mais ce qui domine, c’est un sentiment de what the fuck… Tout ça ne tient pas debout, est assez moche, le xénomorphe est en plastique, et la métaphore Peter Pan est extrêmement lourdingue…

Bref, la déception de l’année…




jeudi 23 octobre 2025


The Many Saints of Newark
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Le marketing tue tout. Savoir que The Many Saints of Newark c’est tout pourri, que sa note est très mauvaise sur IMDb (6.3, c’est très mauvais, je vous assure), que les trois premières minutes vous le prouvent (le port de New York en CGI, ça va pas le faire), que le maquillage à la truelle, c’est pas possible, et bien tout ça on s‘en fout,  parce que Netflix nous dit que ça va disparaître de la plate-forme ! C’est tout autant stupide, puisqu’on a HBO, et que c’est toujours disponible sur leur plateforme, là, à deux clics de télécommande.

Mais bon la chair du CineFaster est faible… Et malgré David Chase au scénario et à à la production, c’est pas terrible. Un rappel des impôts ? Un pari perdant sur les Jets ? On ne sait…

Chase essaie de faire son Scorcese (ce que Les Sopranos n’ont JAMAIS eu besoin de faire), met de la musique sixties et des belles bagnoles, mais il n’arrive jamais à nous faire comprendre l’arc de Dickie Moltisanti, père de Christopher et oncle de Tony.

Alors oui, ça raconte Tony Soprano: The Beginnings, et c’est pour ça qu’on regarde : une stupide prequel-nostalgie où, façon Où est Charlie, on cherche les jeunes versions de Livia, Carmela, Paulie, Pussy, Oncle Junior, Sylvio et Artie…

Mais la nostalgie n’est pas un outil scénaristique. C’est du marketing.

Si CineFast sert à quelque chose : n’y allez pas.




vendredi 10 octobre 2025


1883
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Ce qui se passe dans les arcanes du KGB reste un mystère… L’un de ses plus célèbres représentants, l’Agent du TAROT Karl Ferenc Scorpio, dont la trouble fascination pour l’Amérique capitaliste ne cesse d’étonner, transmet ses instructions à ses taupes recrutées en Occident.

Malheureusement, pour une sombre histoire de dettes de jeux contractée au Prix d’Amérique, le Professore Ludovico se doit de répondre régulièrement à ces injonctions, tant que cela ne met pas en danger la Libre Entreprise.

En l’occurrence, suivre précisément le programme Montana. Trois saisons de Yellowstone, une saison de 1883, une saison de 1923, puis éventuellement finir la série originelle.

Qu’est-ce qui lui prend à Karl Ferenc Scorpio à affirmer sans ciller que 1883 est – mot rare chez lui – un chef-d’œuvre ? Aurait-il pris du pentothal ? Est-ce une nouvelle tentative de déstabilisation ? Ou un simple test de nos défenses ?

Car oui, 1883 est une saine respiration après trente épisodes de Yellowstoneries (on y reviendra plus en détail), il n’y a pas chef d’œuvre dans ce stand-alone. Ça commence bien, c’est-à-dire comme une sorte de Terrence Malick meilleure période, l’Homme face à la Nature, mais ça se termine comme La Petite Maison dans la Prairie, et c’est pas gentil pour La Petite Maison…

Peut-être que Karl Ferenc Scorpio est tombé amoureux de l’héroïne, petite blonde plutôt marrante, mais qui pérore ensuite pendant huit épisodes sur la Vie, l’Univers et le Reste.




vendredi 10 octobre 2025


Valeur Sentimentale
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Il existe des cinéastes invisibles comme il existe des chefs-d’œuvre invisibles. Joachim Trier fait partie de cette élite. Un cinéaste qui fait des choix, mais ne les étale pas à la face du monde, comme par exemple Paul Thomas Anderson.  

Rien ne semble en effet distinguer l’art de Joachim Trier : un cinéma modeste, nordique, protestant. On avait ainsi adoré Oslo, 31 août, pas trop goûté l’europudding Back Home, et voilà que débarque Valeur Sentimentale, pas loin du chef-d’œuvre.

Le pitch : un vieux cinéaste, père abandonniste (Stellan Skarsgård) se lance dans son « dernier film » en espérant y embarquer sa fille actrice (Renate Reinsve). Mais un trop grand fossé s’est creusé entre eux. Par un heureux hasard – au Festival du Cinéma Américain de Deauville ! –, il tombe sur une actrice américaine à la recherche d’un grand rôle (Elle Fanning).

Autour de ce trio, Trier va tisser sa toile avec une douceur infinie, mélangeant fiction et passé familial, en ajoutant par petites touches quelques personnages secondaires.  

Le film n’est pas subtil : il n’est fait que de subtilités. Ainsi, une vieille maison de famille prendra le rôle de narrateur*, une sœur jalouse apportera un contrepoint tendre, un couple mal formé révélera les ambiguïtés d’un personnage.

À aucun moment, on ne sentira la mise en scène, pourtant elle est là, dans ses glissando sur le vernis rouge et vert d’un balcon, ou ses caméras portées disruptives, ou le jeu des acteurs, calibrés a minima.

Nous regardions en même temps le Shogun de Disney+, (qui est par ailleurs remarquable), mais dont beaucoup de scène d’ « extérieur » sont tournées en studio à l’aide de la CGI. C’est le cinéma d’aujourd’hui, revenu aux techniques des années 50, et qui n’ose plus mettre le nez dehors.

Valeur Sentimentale nous apportait ce sentiment réconfortant de la réalité vraie, celles des décors comme des sentiments. Ce qui reste, parmi peu d’autres, une bonne raison d’aller en salle…

* « Une maison aime-t-elle se faire caresser [par des mains d’enfants] ? Est-elle contente, ou triste, quand tout le monde est parti ? »




mercredi 8 octobre 2025


Une Bataille après l’Autre
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

C’est décidé, on n’aime pas le style de Paul Thomas Anderson. On a vu tous ses films, et on aimait le PTA du début, quand il faisait son Sidney Lumet (Double Mise), son Martin Scorsese (Boogie Nights), ou son Robert Altman (Magnolia). Tout s’est gâté quand il a pris son virage fabuliste, et fait tomber un piano du ciel dans Punch Drunk Love*. A partir de là, PT Anderson a commencé à se regarder filmer. Il ne peut s’empêcher d’en rajouter, ce qui est agaçant…

Certes, son talent est indiscutable, et il le démontre une fois de plus, dans un genre qu’il n’a jamais abordé, le thriller. Il adapte à nouveau, après Inherent Vice, son auteur fétiche Thomas Pynchon, et il filme comme Pynchon écrit, c’est-à-dire de manière cryptique. On peut trouver drôle ces Suprémacistes Blancs qui se baptisent Club des Aventuriers de Noël, rire aux allusions pour initiés** parsemées ici et là, mais tout cela est-il émouvant ? On sourit de temps de temps en temps, mais surtout, on est là pour admirer…

Oui, PTA réinvente la scène de poursuite, oui PTA nous enivre avec ses plans séquence, mais PTA fait plus de mal à la tête que de bien au cœur. Trop de dialogues, trop de musique, trop de gags souvent étirés jusqu’à l’ennui…

On sent un cinéaste sûr de lui, sans aucun contrepouvoir (studio ? producteur ?). Alors oui, on s’émerveille devant le talent, mais on n’aura pas forcément envie d’y retourner.

* Et un camion qui roule à l’envers dans Licorice Pizza, et la course en moto dans The Master, et la hotline terroriste d’Une Bataille après l’Autre

** Le Colonel Lockjaw (Bouche fermée), le prix Bedford Forrest (Confédéré sanguinaire célèbre), etc.




mardi 9 septembre 2025


Vous ne ferez pas de votre défaite une victoire
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

« Monsieur le premier ministre, vous ne ferez pas aujourd’hui de votre défaite une victoire, de l’absurde un haut fait, du vide politique l’étoffe d’un destin. Non, ce vote auquel vous vous soumettez n’est pas un acte de courage, c’est une dérobade. 

Face à l’adversité, vous vous résignez. Face à la difficulté, vous reculez. Face à la responsabilité, aujourd’hui, vous vous effacez.

Dans le grand silence de l’été, nous pensions que vous prépariez le budget. En réalité, vous prépariez votre sortie. Derrière votre geste politique – solitaire et désinvolte – votre faux sacrifice en dissimule un vrai : celui des millions de Français, de l’Hexagone et des outre-mer. (…)  

C’est sur leurs dos courbés que vous voudriez écrire votre légende d’un futur roi qui aurait raison contre tous, et pour qui la fin personnelle justifie les moyens, publics et politiques. Et cela, monsieur le premier ministre, ce n’est pas qu’une erreur funeste. C’est une faute morale. »

Parfois, la politique, c’est beau comme la littérature.

Boris Vallaud le 8 septembre à l’Assemblée Nationale, en réponse au discours de François Bayrou




dimanche 7 septembre 2025


La voix de Kubrick
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Les gens ]

Quelle bonne idée qu’a eu France Culture, relayée par l’ami Ostarc du Globe Plat : mettre en ligne les enregistrements des entretiens Michel Ciment / Stanley Kubrick, sur Barry Lyndon, Shining et Full Metal Jacket. Le rédac’chef de Positif faisait en effet partie des rares interlocuteurs de Kubrick. En écoutant ces bandes, on comprend pourquoi. Les questions sont intelligentes, elles ne ressemblent pas à l’interview promo traditionnel (« Vous avez aimé travailler avec Bidule ? » Elles plongent en profondeur dans les films, les livres dont ils sont tirés, les époques où ils se déroulent…  

Mais pour le coup, Kubrick apporte souvent des réponses très prosaïques. Car Ciment a eu très tôt l’intuition que Kubrick ne faisait pas des films, mais s’attachait à bâtir une œuvre cohérente, avec des thèmes la traversant de part en part, et il en fait un livre.

C’est aussi du plaisir d’entendre le réalisateur, qu’on imaginait dans un anglais raffiné d’intellectuel new-yorkais, et qui se révèle être la voix d’un petit gars autodidacte du Bronx.

Ce qu’il était.

Stanley Kubrick, mon expérience du cinéma, un podcast France Culture

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-stanley-kubrick-mon-experience-du-cinema




vendredi 5 septembre 2025


Sorry, Baby
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Elle est dure, mais elle est juste, la Dame de Nazareth… A peine entrée dans le MK2 Bastille*, elle fait doucereusement remarquer que le Professore est – de très loin – le doyen de la salle. Remarque prémonitoire : le Ludovico va découvrir ce que « Autre Côté de la Barrière » veut dire.

Nous ne sommes pas du même monde, ni du même cinéma, à cette séance de Sorry, Baby. Mes voisines, twenty-somethings comme Eva Victor, l’actrice-scénariste-réalisatrice, applaudissent à chaque réplique, à chaque mimique, tandis que nous restons de marbre.

Victor, dans le rôle d’Agnès, jeune thésarde talentueuse violée par son directeur de thèse** a de quoi séduire, mais elle est engluée dans la mise en scène de… Victor, Eva. La réalisatrice, si sûre par ailleurs de son cinéma (photo, cadrage) peine à trouver son genre. Est-ce un drame ? Une comédie ? Le film virevolte autour de l’actrice, en permanence à l’écran, qui assène punchline sur punchline. C’est peu dire qu’elle s’aime beaucoup…

Ces afféteries finissent par agacer, surtout sur un sujet aussi grave. Parce que le film est sérieux ; il attaque le problème avec subtilité et même ambiguïté. Les rapports entre thésarde et professeur restent incertains, la séduction intellectuelle n’étant jamais loin de la séduction physique. On veut une bonne note, et on n’est pas mécontent d’être la chouchou du prof. On va tout faire pour lui plaire, comme le suggère plusieurs scènes.

Mais ces personnages snowflakes exaspèrent. Dans la scène de l’hôpital, où Agnès vient faire constater son viol, chaque mot du docteur (éjaculation, pénétration) suscite des cris d’orfraie d’Agnes, de sa copine, et donc du public du MK2. Quels termes aurait-il pu employer à la place ? Le sentiment d’un fossé irrémédiable, se fait alors jour. Ce cinéma-là est-il encore pour nous*** ?

Mais au mitan du film, il y a justement une scène entre un Vieux, gérant d‘une sandwicherie, et Agnes. Eternel angoisse de la jeunesse, Agnes ne s’imagine pas vieillir, pense qu’elle va mourir jeune, qu’elle n’aura jamais d’enfant. Et le Vieux de répondre : « Si tu crois que j’imaginais un jour que j’aurais cette tête de patate…  »

Et nous spectateur, d’imaginer qu’Eva Victor se parle à elle-même : elle aura des enfants, elle fera d’autres films, plus aboutis. Car tout n’est pas à jeter, loin de là. Il y a du cinéma dans Sorry, Baby. La scène du viol, filmée très sobrement (un plan fixe sur la maison du professeur l’après-midi, le soir, la nuit) : en trente secondes intenses, on a compris. Mais Victor ajoute juste après une description détaillée de ce qu’elle a subi. Une volonté évidente, politique, de décrire crûment l’horreur du viol. Politiquement, ça marche. Cinématographiquement, moins. On redescend des trente secondes angoissantes qui ont précédé, dommage. Comme disait Hitchcock, « J’aurais voulu que rien ne soit dit ».

Le film, sinon, est très bavard, trop bavard, dans une veine Woodyallenienne que désavouerait probablement la réalisatrice. Mais dès qu’elle arrête, on respire. On fait du cinéma. On attend donc avec impatience le prochain…

Sorry, Baby. Maybe next time ?

*Les cinémas MK2 sont parait-il des cinémas engagés. Il ferait bien de s’engager à diffuser correctement les films. Sorry, Baby était diffusé format réduit, avec un joli cadre noir autour. Personne n’est intervenu.

** Interprété par le bien nommé Louis Cancelmi

*** Sans oublier une allusion transgenre sans aucun rapport avec la choucroute, mais gros clin d’œil de connivence avec le public




lundi 1 septembre 2025


Le Sang à la Tête
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Le Rupellien, en direct de la Rochelle, nous dit que Grangier et Gabin, ça n’a pas toujours fait des étincelles*. Et de nous proposer quand même un film de 1958 du duo Audiard/Grangier, Le Sang à la Tête, adapté d’un Simenon, qui se passe justement à La Rochelle.

Gabin y est un ancien débardeur devenu armateur : un grand bourgeois ayant épousé une jeunette, qui,  évidemment, le trompe avec un ami d’enfance, demi-sel revenu d’Afrique, qui tape dans les finances de sa mère, mareyeuse en conflit avec l’armateur Gabin.

L’intrigue, on le voit, est assez compliquée au départ, et on peine à suivre les dialogues, pas toujours très distinctement prononcés.

Le vrai bonheur est surtout de voir cette France d’antan, à coup de Tractions et d’Arondes, de chaluts dans le port de la Rochelle, et d’Ile de Ré quasi déserte.  

L’autre charme du film c’est Gabin à contre-emploi, cocu à la Raimu, dont Grangier filme l’humiliation de dos, dans son pardessus en flanelle.

On attend le crime, la violence, mais elle ne viendra pas. C’est un peu la défaite du film, un contre-casting qui n’ose pas aller au bout de ses convictions, et pousser Gabin dans cette humiliation.

Audiard d’ailleurs rend les armes en fin de film en offrant à l’armateur cocu des gabinades qui vont constituer l’essentiel de la carrière de l’acteur après-guerre. Une fin morale comme il les aime, mais qui, personnellement, nous casse les couilles.

* A vérifier tout de même : Le Rouge est Mis, Le Cave se Rebiffe, Le Gentleman d’Epsom, Maigret voit Rouge